Chez les employés suisses, le numérique ne fait pas le bonheur

Et non, comme nous l’indiquons en titre, les employés qui utilisent davantage d’outils numériques dans leur travail ne sont pas plus satisfaits, indique l’étude HR-Barometer de l’EPFZ basée sur une enquête menée en mars auprès de 1995 employés suisses. C’est même le contraire: un travail plus numérisé réduit la satisfaction des collaborateurs et ce résultat ne s’explique pas par d’autres facteurs, soulignent les auteurs de l’étude. La numérisation du travail n’a en revanche guère d’impact positif ou négatif sur l’engagement ou le stress des collaborateurs. Par ailleurs, si le travail avec des outils numériques déplaît, ce n’est pas le cas de la numérisation de l’entreprise dans son ensemble.

Monitoring et engagement

La numérisation du travail élargit par ailleurs les possibilités de contrôle de l’employeur, constatent les auteurs de l’étude. Le phénomène s’est d’ailleurs accentué avec le passage soudain au télétravail consécutif à la crise. Les raisons de ce monitoring sont multiples: empêcher le vol d’informations, répondre à des exigences de conformité, contrôler la qualité du travail et la performance des collaborateurs.

Voir sur ce sujet >> Le numérique pour améliorer l’expérience des employés

Près de la moitié des employés sondés signalent ainsi que leur entreprise bloque leur accès à certains sites et 14% indiquent que le contenu de leurs e-mails est surveillé. Selon l’analyse de l’EPFZ, ce monitoring nuit à l’engagement des collaborateurs et à leur loyauté envers l’entreprise. Pour éviter cette dégradation de la relation employeur-employé, les auteurs de l’étude recommandent de tenir les collaborateurs informés du monitoring effectué et si possible de les impliquer dans la mise en œuvre de ces outils.

Lire la seconde partie de l'article >> Quels leviers pour que les employés adhèrent à la numérisation de leur travail?