Quels leviers pour que les employés adhèrent à la numérisation de leur travail?
Quel impact un travail de plus en plus informatisé a-t-il sur les collaborateurs? Et inversement, quels facteurs contribuent à une perception positive du numérique indispensable aux projets de transformation? Ce sont deux des sujets explorés dans une vaste enquête de l’EPFZ auprès de 2000 employés suisses.
Lire la première partie de l'article >> Chez les employés suisses, le numérique ne fait pas le bonheur
Nombre d‘organisations sont engagées dans des projets de transformation numérique. On le sait, le succès de ces initiatives repose sur l’adhésion des collaborateurs et leur perception de la numérisation - des dimensions sur lesquelles il est difficile d’agir. Basée sur une enquête menée en mars auprès de 1995 employés suisses, l’étude HR-Barometer de l’EPFZ a toutefois identifié quelques leviers favorisant une disposition positive à l’égard du numérique.
Facteurs organisationnels et personnels
Le premier constat est une mauvaise nouvelle pour les ressources humaines: les leviers à leur disposition - mentoring, formation - n’influencent guère les dispositions à l’égard de la numérisation, constatent les auteurs de l’étude. Deuxièmement, l’adhésion au numérique est davantage corrélée avec la maturité numérique de l’entreprise et son ouverture à l’égard des technologies. Ce constat n’est guère surprenant et s’explique vraisemblablement par un biais de sélection: les organisations plus numérisées recrutent et attirent davantage des employés ayant une perception positive de ces technologies. Troisième constat, certains facteurs personnels influent positivement sur l’attitude à l’égard de la numérisation: d’abord la formation, ensuite le sentiment d’efficacité numérique («digitale Selbstwiksamkeit»).
Favoriser l’impression d’efficacité
Ce dernier facteur mérite que les organisations s’y intéressent. Trois quarts des employés sondés par l’EPFZ ont le sentiment d’être efficaces avec les outils numériques, d’être en mesure de répondre aux exigences de la numérisation et de disposer des compétences pour faire face aux problèmes qui surviennent au travail. Cette impression subjective des employés favorise leur disposition au numérique et les entreprises peuvent l’encourager.
Comment agir? Tout d’abord, en luttant contre les stéréotypes négatifs à l’égard des employés plus âgés, qui tendent à réduire leur sentiment d’efficacité numérique. Mais aussi avec des mesures au niveau des ressources humaines, sachant que la pratique du mentoring et l’autonomie donnée aux collaborateurs stimulent leur impression d’efficacité numérique.
