Post-confinement

Traçage des contacts: populations consentantes?

Alors que de nombreux pays envisagent de recourir au traçage de contacts, Français, Allemands et Italiens sont en nette majorité disposés à installer une telle app sur leur smartphone en vue de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, selon une enquête de l’Université d’Oxford.

(Source: Anna Shvets from Pexels)
(Source: Anna Shvets from Pexels)

Comment éviter une seconde vague d'infections au Covid-19 lors du déconfinement? Outre l’importance de continuer à appliquer les gestes barrières, le port du masque ou encore une réouverture limitée et progressive des lieux publics, de nombreux pays envisagent de faire appel à une application mobile de traçage des contacts. L’efficacité d’une telle mesure dépend toutefois de la large adoption de ces apps de traçage par la population (plus de 60% selon des experts), et ce en dépit des critiques qu’elles suscitent.

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Les individus sont-ils prêts à laisser les mécanismes de traçage s’introduire dans leur smartphone au nom de la santé publique? La réponse est clairement oui, selon une enquête menée par l’Université d’Oxford auprès d’un millier de Français, d’Allemands et d’Italiens., les sondés ayant eu droit à une description du fonctionnement d’une app telle que celles envisagées par plusieurs gouvernements. A noter que les questions portaient non pas sur l'utilisation effective de l'outil mais uniquement sur son installation.

Les résultats de l'étude suggèrent un net consentement. A la fois en France, en Allemagne et en Italie, une majorité des sondés sont certains d’installer une app de contact tracing. Les Allemands se montrent les plus hésitants, tandis que les Italiens sont les plus consentants, des prédispositions qui s’expliquent peut-être par l’ampleur différente de l’épidémie dans ces pays. On observe par ailleurs que les participants à l'étude sont davantage disposés à installer l’app dans certaines circonstances. Par exemple si une infection se déclare dans leur communauté, ou si une connaissance est infectée.

Protection vs Surveillance

Les chercheurs de l’Université d’Oxford se sont aussi penchés sur les facteurs poussant ou au contraire freinant les populations à installer une app de traçage. Différences culturelles obligent, les facteurs favorisant le consentement varient selon les pays. Protection des proches en premier lieu chez les Français et les Italiens, protection de la communauté chez les Allemands. Plus de la moitié de la population française et italienne estime que la mesure contribuera à stopper l’épidémie. Mais moins d’un tiers des Allemands partage cet avis.

Du côté des freins à l’adoption, les Français craignent en premier lieu de voir leur smartphone piraté et les Allemands une surveillance étendue après l'épidémie. Un tiers des Français redoute que cet outil renforce le sentiment d'anxiété, tandis que les Allemands sont davantage réticents à activer le bluetooth.

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