Stratégie cloud

Près des trois quarts des firmes rapatrient sur site leurs applications cloud

Selon l’Enterprise Cloud Index de Nutanix, des contraintes de sécurité et de conformité poussent une majorité d'entreprises à rapatrier des applications cloud vers une infrastructure sur site. Un phénomène également lié à des questions de coûts.

(Source: buchachon / Fotolia.com)
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Les applications déployées dans le cloud public ont tendance à être rapatriées vers des infrastructures sur site, montre l’un des principaux résultats de l’édition 2019 de l’Enterprise Cloud Index de Nutanix. Ainsi, 73% des 2’650 décideurs IT interrogés dans 24 pays indiquent migrer des applications du cloud public vers un cloud privé, ou des datacenters traditionnels. Les entreprises se rendent ainsi compte qu’une stratégie totalement orientée cloud public n’est pas tout le temps optimal.

Pour déterminer leur stratégie cloud à l’avenir, une majorité d’entreprises évaluent d’abord les contraintes liées à la sécurité. Elles optent par exemple de préférence pour un modèle hybride, considéré comme plus sûr puisqu’il permet de choisir le cloud en fonction des besoins en matière de sécurité. En outre, la sécurité et la conformité des données sont considérées en priorité pour déterminer où exécuter une charge de travail donnée.

Conséquences du «lift & shift»

Les questions de performance et de coûts ont aussi un impact sur le choix de déployer des applications sur le cloud public ou on-premise. «Les applications dont l'utilisation est imprévisible sont mieux adaptées au cloud public, alors que des charges de travail plus prévisibles peuvent s'exécuter sur site à un coût moindre», expliquent les auteurs de l’étude publiée par Nutanix. Les entreprise commencent aussi à réaliser qu’une simple migration d’une application existante dans un IaaS (démarche dite du «lift & shift») ne permet pas de tirer profit des promesses du cloud public en termes de performance et d’économie. Une étude récente du cabinet Bain & Company indique sur ce point qu’une migration mal planifiée vers le cloud public peut coûter de 10 à 15% de plus que le maintien des charges de travail sur site. Un phénomène qui s’explique par le fait que les workloads migrés tels quels vers le cloud sont la plupart du temps surprovisionnés. Selon Gartner, pour éviter ces coûts accrus et bénéficier de tout le potentiel de performance du cloud, il convient de remplacer les applications héritées par des alternatives SaaS ou de les réécrire en mode cloud native (à lire >> Les applications cloud native décollent).

Dépassement fréquent du budget cloud

Parvenir à faire des économies en migrant vers le cloud (ou simplement éviter que la facture cloud ne prenne l’ascenseur) dépend aussi de la capacité des entreprises à adapter chaque application au niveau approprié de service et de tarification. Une gestion des coûts compliquées susceptible d'entraîner une réévaluation de la répartition des charges de travail, note l’Enterprise Cloud Index de Nutanix. L’enquête indique que seules 15% des entreprises sont parvenues cette année à dépenser moins que le budget cloud planifié. Tandis qu’un tiers ont dépassé ce budget.

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