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Les néo-banques Revolut et N26 sont loin d'être rentables

Un benchmark du cabinet néerlandais Fintech Consultancy Group passe les néo-banques les plus populaires sous la loupe. Constat: plus elles comptent de clients, plus leurs pertes sont importantes. Revolut et N26 perdent chacune plus de 35 millions de dollars par année.

Revolut est la néo-banque européenne qui compte le plus de clients. (Source: Revolut)
Revolut est la néo-banque européenne qui compte le plus de clients. (Source: Revolut)

Les néo-banques ont beau attirer toujours plus de clients, elles ne sont pas pour autant rentables… Le cabinet néerlandais Fintech Consultancy Group (Fincog) a publié un benchmark des banques numériques leaders à l’échelle globale, se focalisant sur celles qui ont basé leur business modèle sur les cartes de débit et pré-payées. Constat principal: toutes perdent de l’argent. De façon générale, il apparaît que plus elles comptent de clients, plus les pertes sont importantes.

Chaque client de Revolut lui coûte près de 6 dollars par an

La banque numérique Revolut, basée au Royaume-Uni, fait figure de fleuron du secteur. Cette fintech qui a déjà vu le nombre de ses clients suisses plus que doubler cette année a levé l’équivalent de plus de 330 milliards de dollars depuis sa création en 2015. Aujourd’hui valorisée à 1,8 milliard de dollars, Revolut est la néo-banque européenne qui compte le plus de clients, soit 7 millions selon Fincog. Ses pertes annuelles s'élèvent toutefois à 40,3 millions de dollars. Chaque client de Revolut lui fait donc perdre 5,76 dollars par an.

N26 accuse des pertes annuelles de 35,3 millions de dollars

Principale concurrente de Revolut en Europe, N26 n’est pas plus performante. Partie récemment à l’assaut du marché suisse, cette fintech allemande compte 3,5 millions de clients pour une perte annuelle s’élevant à 35,3 millions de dollars. Soit 10,98 dollars par client. Valorisée à 3,5 milliards de dollars, N26 est parvenue à lever 683 millions de dollars depuis sa création en 2013. A noter que les clients de N26 ne disposent en moyenne que de 129 dollars sur leur compte.

La croissance prime

Les pertes des néo-banques s'expliquent par leur stratégie semblable à celles de nombreuses start-up de la tech, qui se focalisent d’abord sur la croissance de leur clientèle en espérant que la rentabilité suivra. En outre, leurs marges sont minces compte tenu de leur politique tarifaire. Revolut, N26 et consorts font en effet concurrence aux banques traditionnelle en proposant, entre autres, des tarifs très compétitifs: les frais des services de paiements et de transferts sont minimes voire nuls. A cela s’ajoute qu’une part relativement importante des clients est inactive.

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