Les start-up blockchain se détournent de la Suisse pour mener leur ICO

Les milliards de dollars levés lors de campagnes ICO (Initial Coin Offering) ne cessent d’augmenter (lire notre dossier consacré à ces levées de fonds en cryptomonnaies). En effet, le dernier rapport de PwC sur la question indique que depuis le début de l’année 2018, 537 ICO ont permis de lever 13,7 milliards de dollars. Un montant supérieur au total cumulé de toutes les ICO clôturées avant 2018. Deux campagnes de distribution de jetons digitaux ont largement participé à ce volume record. A savoir les deux plus grosses ICO jamais réalisées: celle de l’app Telegram (1,7 milliard) et surtout celle de la plateforme blockchain EOS (4,1 milliards).

Le rapport de PwC montre en outre qu’en dépit des initiatives pour faire de Zoug ou de Genève le hub leader mondial dans le domaine de la crypto-économie, la Suisse perd du terrain en nombre d’ICO menées, ainsi qu’en volume de fonds générés par ce biais. Pour ce dernier critère, la Suisse se positionnait en 2017 juste derrière les Etats-Unis et loin devant Singapour. Sur les premiers mois de 2018, la Suisse a rétrogradé à la 6ème place, se faisant devancer par le Royaume-Uni, les USA, Singapour, les îles Vierges britanniques et les îles Caïmans. Daniel Diemers, responsable de Blockchain EMEA chez PwC Strategy& note que la concurrence entre les pays est intense sur ce marché: «Les banques joueront également un rôle de plus en plus décisif à cet égard… Il y a actuellement très peu d'institutions financières en Suisse qui sont ouvertes aux cryptomonnaies et aux start-up blockchain.» C’est néanmoins le cas depuis peu, avec la Hypothekarbank Lenzburg qui fait figure de pionnière en la matière. La banque argovienne collabore par exemple avec la plateforme genevoise de négoce de crypto-actifs Taurus, qui vient d’être dévoilée.