Clap de fin annoncé pour Facebook Workplace
Après près d'une décennie passée à essayer de tenir tête à Slack ou Microsoft Teams, Meta a décidé de fermer Workplace en 2026, se recentrant sur les innovations en matière d'IA et de métavers.
Meta a décidé de tirer la prise de Workplace, son Facebook taillé pour les entreprises. Sur le site du produit, Meta indique que celui-ci ne sera plus du tout disponible dès juin 2026. Les utilisateurs pourront continuer à utiliser les services de manière habituelle jusqu'au 31 août 2025. Entre septembre 2025 et mai 2026, la plateforme passera en mode lecture seule pour permettre le téléchargement des données existantes. Meta s'est également engagé dans une collaboration avec Zoom pour faciliter la transition vers le produit Workvivo, désigné comme partenaire de migration privilégié.
En ce qui concerne les modalités de paiement, Meta appliquera une réduction de 50% du 1er septembre 2024 au 31 août 2025, après quoi l'accès à Workplace sera gratuit jusqu'à sa fermeture définitive.
Focus sur l’IA et le métavers
La fermeture de Workplace s'inscrit dans un contexte qui voit Meta réorienter ses efforts vers des secteurs que le groupe juge plus prometteurs. Une source a révélé à TechCrunch que l'entreprise souhaite désormais se concentrer sur le développement de technologies liées à l'intelligence artificielle et au métavers. Ce revirement marque la fin de près de dix années d'existence de ce réseau social d'entreprise, qui avait pour ambition d'apporter un flux de revenus différencié à Facebook, mais qui a finalement eu trop de mal à rivaliser avec des produits tels que Slack et, plus tard, Teams de Microsoft.
«Ce n'était pas un produit pour tout le monde, l'investissement devait venir du plus haut niveau (certaines organisations ne veulent précisément pas construire une communauté et réduire les distances), il faut un type spécial de leadership pour faire ce bond en avant (dans vos employés/culture), mais je crois toujours que cela a donné un avantage concurrentiel à nos clients», commente sur Linkedin Julien Codorniou, Vice-président de Workplace de 2016 à 2021.
Un démarrage en trombe
Workplace avait pourtant rapidement séduit de nombreuses entreprises. Fin 2017, un an après son lancement, la version pro de Facebook comptait déjà 30'000 entreprises utilisatrices, dont Walmart, Heineken ou encore Spotify. En 2019, Nestlé misait sur Workplace pour 210’000 de ses collaborateurs. Alors CIO du géant suisse de l’agroalimentaire, Filippo Catalano exprime sur Linkedin sa déception de voir cette plateforme condamnée par Meta. «Je pense que la capacité de WP à briser les silos et les niveaux est sans précédent», confie celui qui dirige désormais l’IT de Reckitt Benckiser.
D’autres organisations utilisatrices ont toutefois connu de mauvaises expériences avec ce réseau social d'entreprise. C’est le cas du CERN. L’institut de recherche situé près de Genève a décidé, début 2020, de mettre fin à l’utilisation de la plateforme pour laquelle il avait pu bénéficier de conditions attrayantes. Avec l’entrée en vigueur d’un nouveau modèle de tarification, le CERN aurait dû mettre la main au portefeuille pour ne pas perdre le contrôle de ses données.
