Privacy

Des humains écoutent aussi ce que l’on dit à Skype et à Cortana

Après Amazon, Apple et Google, Microsoft est le dernier fournisseur en date épinglé pour faire appel à des sous-traitants afin d'analyser des données audio pour affiner son assistant vocal. Une pratique également appliquée aux conversations sur Skype pour améliorer la fonctionnalité de traduction.

(Source: Microsoft)
(Source: Microsoft)

Les utilisateurs d'assistants vocaux sont sous écoute… et ce, peu importe la solution employée. Leurs conversations ne sont pas uniquement analysées par des algorithmes d'intelligence artificielle, mais aussi par des humains. Après Amazon avec Alexa, Apple avec Siri et Google avec son assistant, c’est Microsoft qui est épinglé pour faire appel à des contractants afin d’écouter des conversations. Une enquête du blog spécialisé Motherboard, qui a eu accès à des documents internes et des screenshots, révèle que des sous-traitants travaillant pour Microsoft écoutent des commandes adressées à Cortana. Mais l'assistant vocal de Microsoft n’est pas le seul concerné. Des conversations personnelles via Skype sont également analysées par ces sous-traitants.

Intervention humaine non précisée

Les données en question sont exploitées pour améliorer des services tels que la recherche vocal, la reconnaissance des commandes vocales, ainsi que la fonctionnalité de traduction de Skype. La FAQ de cette dernière précise bien que les conversations peuvent être recueillies pour améliorer les produits et services Microsoft. Mais il n’est jamais explicitement dit que ces tâches font en partie appel à des contributeurs humains. La firme de Redmond a précisé à plusieurs médias que le recueil des données vocales transmises aux sous-traitants, anonymisées, se faisait sur la base d’un opt-in.

Des conversations parfois très intimes

Microsoft est le dernier fournisseur en date épinglé pour ce type de pratiques, après Amazon, Apple et Google. En avril dernier, Bloomberg révélait que des milliers de collaborateurs d’Amazon écoutent et retranscrivent les interactions des utilisateurs avec l’assistant numérique Alexa. Comme dans le cas des services des autres fournisseurs, l’objectif consiste à améliorer les capacités de l’intelligence artificielle. Mi-juillet, un employé de Google a fait fuiter plusieurs centaines d'extraits enregistrés via Google Assistant. Ces documents qu’il avait pour tâches d'analyser ont été transmis au média belge VRT NWS, qui révèle que les conversations comportaient parfois des détails très personnels. Google a admis la fuite et les pratiques pointées du doigt, déclarant sur son blog collaborer avec des linguistes partout dans le monde pour améliorer ces services.

Pratiques suspendues chez Apple et Google

Suite à ces révélations, un organisme allemand de surveillance de la protection des données a ordonnée à Google de mettre fin à l’examen des extraits audio générés par son IA vocale. Google a stoppé les transcriptions en Europe pour une durée d’au moins trois mois. Au même moment, Apple suspendait à l’échelle globale une pratique similaire visant à améliorer Siri, selon les informations de Techcrunch. Une décision prise par la marque à la pomme suite à un article du Guardian faisant état d’extraits audio d’interactions avec Siri analysés par des sous-traitants. Peu après, Amazon a aussi pris des mesures, non pas en suspendant les écoutes d'extraits audio mais en donnant aux utilisateur d’Alexa la possibilité de les désactiver.

Webcode
DPF8_146490