Editorial - mai 2019

La 5G, entre craintes et promesses

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(Source: Netzmedien)
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Le débat actuel autour du déploiement de la 5G en Suisse ne se résume pas à une querelle entre un camp du progrès et de la raison et un camp de la crainte et de l’émotion. Certes, une fois les peurs les plus loufoques évacuées, l’imposition d’un moratoire sur une nouvelle technologie «tant qu’on n’a pas prouvé qu’elle est sûre» reste très discutable dans la mesure où la science est par essence incapable de le prouver et doit se contenter de formules telles que «compte tenu des connaissances actuelles» ou «tant qu’on n ‘a pas démontré sa nocivité»…

En face, les arguments des partisans de la 5G sont souvent tout aussi discutables. Nombreux parmi les scénarios d’utilisation qu’ils évoquent sont soit à valeur ajoutée négligeable, soit réalisables avec d’autres technologies, soit insolites pour ne pas dire farfelus. Il n’empêche, beaucoup d’entreprises souhaitent adopter la 5G, même si c’est davantage «pour rester à la pointe» que parce qu’elles ont une idée concrète de son exploitation et de sa nécessité…

Reste l’argument massue de l’impact économique de la 5G. Un rapport fait état de 42 milliards de francs de croissance supplémentaire à l’horizon 2030 en cas d’adoption rapide de cette technologie et de la création de 137’000 emplois en Suisse. Là aussi néanmoins, l’exercice de prospective connaît les limites du genre et ferait bien d’être accompagné de la formule «compte tenu des prédictions actuelles».

Face à des craintes dont on ne sait si elles sont fondées et des promesses dont on ne sait si elles se réaliseront, on peut jouer la carte progressiste ou la carte conservatrice. Mais on peut aussi se demander quel progrès et quelle promesse sont les plus souhaitables. Le déploiement de la 5G est une occasion rare de pouvoir en décider au niveau local.

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