Conseils contextualisés

Assistants numériques: aide à la décision au quotidien

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Prodiguant des conseils personnalisés et contextualités, les apps d’assistance digitale se muent en outils d’aide décisionnelle au quotidien, profitant notamment des progrès de l'intelligence artificielle.

Windows 10 intègre l’assistant vocal Cortana sur tous les appareils. (Quelle: Microsoft)
Windows 10 intègre l’assistant vocal Cortana sur tous les appareils. (Quelle: Microsoft)

Dans le film «Her» (2014), le protagoniste tombe amoureux de son assistante numérique, une extension vocale langoureuse, drôle, ultra intelligente et serviable de son PC. Si les solutions actuelles n’en sont pas tout à fait là, elles pourraient toutefois vite s’en approcher. Dans ses tendances technologiques pour 2015, le cabinet Gartner prédit en effet des progrès rapides en matière d’assistants personnels et autres conseillers virtuels intelligents, une perspective qui ne va pas sans son lot de critiques. Reste que ce domaine se profile comme un condensé de technologies en vogue, de l’intelligence artificielle aux capteurs beacons, en passant par le big data.

Des conseils personnalisés…

Les smartphones sont déjà des outils d’assistance au quotidien, notamment avec des apps comme Google Translate. Laquelle peut désormais traduire une conversation en temps-réel ainsi que des mots pointés par la caméra, traduits en parallèle sur l’écran en réalité augmentée. D’autres apps fournissent des conseils personnalisés et contextualisés. A l’instar de Siri d’Apple et de Cortana de Microsoft, Google Now comprend les injonctions de l’utilisateur pour noter des rendez-vous, appeler quelqu’un, lancer une recherche web ou sur l’appareil. Ces aides décisionnelles filtrent les informations, en se basant sur l’historique et les habitudes de recherche. Ainsi que sur les e-mails dans le cas de Google Now, qui vise à prodiguer les informations les plus pertinentes avant même que l’utilisateur ne prenne conscience de ses besoins. Un filtrage qui s’avère fort adapté aux écrans des smartphones, puisqu’il dispense de scroller une longue page de résultats.

…basés sur le contexte spatio-temporel

Outre le profil et l’historique des utilisateurs, les assistants digitaux puisent aussi dans le contexte d’utilisation pour améliorer leurs recommandations, à commencer par la géolocalisation. Par exemple, lors d’un weekend à Paris, Google Now proposera l’itinéraire vers un restaurant répondant aux goûts de l’utilisateur et situé proche de son hôtel. La météo, le trafic et d’autres données liées au contexte spatio-temporel peuvent aussi être prises en compte. Accédant aux e-mails, Google Now connaît l’heure d’un vol et informe quand partir pour l’aéroport selon la densité du trafic.

Progressivement, ces outils vont s’appuyer sur encore davantage de données générées par les capteurs équipant les smartphones: accéléromètre, détecteur de mouvement, baromètre, récepteur Bluetooth, etc. On pourrait imaginer que, se rendant à pied à un rendez-vous, l’utilisateur se voie proposer en chemin de prendre le métro si ses mouvements suggèrent qu’il ne porte pas de parapluie et que la pression atmosphérique prédit une averse imminente. Parcourant la galerie marchande de la station, il recevrait une notification via beacon indiquant qu’il passe devant une boutique proposant une promotion sur les chocolats préférés de l’amie qu’il s’apprête à rejoindre. Un scénario crédible au vu des technologies en développement.

Anticipation et conseils proactifs

Au MIT par exemple, des chercheurs travaillent sur un algorithme capable d’anticiper les imprévus et modifier à bon escient un plan initial. La jeune pousse Kimera Systems a de son côté conçu un système d’intelligence artificielle nommé Nigel, en mesure d’avoir une connaissance poussée du contexte. «Nigel détermine les besoins de l'utilisateur en analysant en permanence le monde autour de lui, via les capteurs équipant son appareil mobile ainsi que des agents web intelligents et ses autres appareils connectés, afin de fournir de façon proactive ce dont il a besoin», précise un récent communiqué de Kimera Systems. Une autre technologie est développée par trois des concepteurs originaux de Siri, qui ont quitté Apple pour fonder la start-up Viv Labs. Ils travaillent sur un assistant doté d’une faculté d’apprentissage automatique, pouvant répondre à des questions complexes et faire des suggestions en élaborant un code à la volée, lequel associe des données de sources tierces pertinentes.

L’assistant de salon

Amazon aussi imagine ses assistants numériques. Le géant de l’e-commerce propose un système embarqué dans un objet connecté cylindrique, faisant également office de haut parleur. Baptisé Echo, l’appareil est pensé aussi bien pour conseiller que divertir les membres d’un foyer. Connecté au cloud d’Amazon, il capte les questions et les ordres qu’on lui transmet vocalement plusieurs mètres à la ronde, fournit réponses et informations, lance de la musique et raconte même des blagues. Disponible aujourd’hui sur invitation, ce produit serait selon Amazon capable d’apprentissage pour affiner ses capacités de reconnaissance vocale et s’auto-adapter au vocabulaire et aux préférences personnelles de son propriétaire.

Les assistants digitaux bientôt omniprésents au bureau?

Ces exemples de développements trouveront peut-être des débouchés dans l’entreprise. Un récent sondage de Clicksoftware, fournisseur de solutions d'optimisation pour la main-d'œuvre mobile, indique à ce propos que la génération Y utiliserait volontiers au bureau des assistants numériques calqués sur Siri ou Cortana. Microsoft va d’ailleurs faciliter l’adoption en entreprise de son assistant en l’intégrant aussi aux desktops avec Windows 10. Steve Mason, vice-président EMEA Mobility chez Clicksoftware, commente: «Nous verrons très bientôt l’arrivée d’applications pour le travail plus avancées qui prodigueront des conseils à propos de différents aspects de nos vies professionnelles. Il existe encore naturellement des appréhensions au sujet des concepts d’assistants numériques et d’intelligence artificielle, mais ces applications ont pout objectif d’aider les collaborateurs et non de les remplacer.» Le spécialiste y voit un avantage: les employés peuvent confier aux assistants numériques les tâches les moins productives pour se concentrer sur celles qui font davantage sens.

Les algorithmes pourraient tuer l’acte impulsif d’achat

Selon Gartner, déléguer la prise de décision d'achat à des assistants numériques sera courant à l’avenir. La quantité d'informations accessibles permettant de comparer les offres de produits et services va continuer de croître. Ces solutions se profilent comme les outils tout désignés pour faire le tri à notre place, mais toujours en fonction de nos goûts. Gartner avertit ainsi les responsables marketing du bouleversement que ces technologies apporteront dans leur relation avec leurs prospects et clients. Car auprès de froids algorithmes, les techniques d’e-marketing actuelles tirant profit de l’impulsivité risquent de devenir obsolètes.

Bénéficiant des avancées d’un éventail de technologies dans l’ère du temps, les assistants numériques  personnels de tout type sont certainement amenés à bouleverser nos habitudes dans bien des domaines. Toujours plus serviables et futés, ces outils faciliteront les prises de décision, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle.

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