Signaux électromagnétiques

Comment un algorithme permet de localiser l'emploi illégal de téléphone en prison

Une équipe de la Haute école spécialisée bernoise (BFH) a mis au point un système pour localiser les téléphones portables dans les prisons. La solution se base sur un algorithme qui reconnaît les empreintes électromagnétiques propres à chaque cellule.

Le système InPercept, qui localise les portables dans les prisons, est déployé dans l’établissement pénitentiaire de Thorberg (Berne). (Source: WillYs Fotowerkstatt, via Wikimedia Commons)
Le système InPercept, qui localise les portables dans les prisons, est déployé dans l’établissement pénitentiaire de Thorberg (Berne). (Source: WillYs Fotowerkstatt, via Wikimedia Commons)

Des chercheurs suisses ont développé un système pour localiser les téléphones portables dans les prisons. Mise au point par une équipe de l’Institut d’optimisation et d’analyse des données IODA de la Haute école spécialisée bernoise (BFH), la solution, baptisée InPercept, a été déployée dans l’établissement pénitentiaire de Thorberg (Berne), après avoir été testée au sein de la prison de Bellechasse (Fribourg).

L’objectif du projet mené par la BFH était de concevoir un système de localisation autonome et peu coûteux des téléphones mobiles, afin d’empêcher les détenus d’entrer en contact avec le monde extérieur. Cette utilisation illégale représente un défi majeur pour la sécurité, les détenus tentant parfois de coordonner d’autres délits, d’éliminer des preuves, voire même de planifier une évasion.

Le système InPercept fait appel à plusieurs antennes qui détectent les signaux électromagnétiques. Au cours d’une phase d'apprentissage, un algorithme est entraîné pour attribuer une empreinte digitale de chaque position dans le bâtiment, en fonction de la puissance des signaux. «En raison de la topologie électromagnétique d’un bâtiment, les puissances de signal reçues par chaque antenne diffèrent en fonction de la position du téléphone portable», précise la BFH dans son communiqué. Une fois en fonctionnement, le système localise les téléphones utilisés illégalement en comparant des empreintes digitales reçues en continu avec les données de référence enregistrées au préalable.

InPercept peut dans la plupart des cas localiser les téléphones portables à la cellule près. «Dans 90% des mesures, notre localisation se trompait de 2,5 mètres maximum. Dans 70% des mesures, notre localisation se trompait de 1,2 mètre seulement», souligne Armin Schmidt, responsable de projet et collaborateur scientifique à la BFH. Avant d'ajouter que le système présente du potentiel pour d'autres cas d’usage, par exemple pour la surveillance de bâtiments sensibles de la Confédération (centres serveurs, renseignement) ou contre l’espionnage industriel dans les instituts de recherche.

Tags
Webcode
DPF8_258288