Israël aurait testé Stuxnet sur son site nucléaire de Dimona

Selon l’édition de samedi du New York Times, Israël a testé sur son infrastructure le virus informatique Stuxnet utilisé pour saboter notamment les installations nucléaires iraniennes en août dernier. Les essais, qui auraient été menés conjointement par Israël et les Etats-Unis, visaient les ambitions militaires de l'Iran. Ils se sont déroulés au cours des deux dernières années sur le site de Dimona, dans le désert du Néguev.

Le journal s'appuie sur des déclarations anonymes d'experts militaires et du renseignement ayant connaissance des activités entreprises sur le site nucléaire israélien. Selon ces derniers, Israël a fait fonctionner des centrifugeuses presque identiques à celles utilisées sur le site iranien de Natanz, où les scientifiques tentent d'enrichir de l'uranium. «Pour examiner les effets du virus, il faut connaître les machines», a expliqué un expert américain. «La raison pour laquelle le virus a été efficace, c'est que les Israéliens l'ont essayé».

Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que dément la République islamique. Après des progrès rapides dans la maîtrise de la technique d'enrichissement de l'uranium en 2007 et 2008, les centrifugeuses iraniennes ont subi une série de défaillances. Des experts jugent que le programme nucléaire iranien a pu être la cible d'une attaque informatique menée avec le soutien d'un Etat via le virus Stuxnet. Ceux cités par le journal affirment que le virus a complètement déréglé les centrifugeuses et que 20% d'entre elles sont devenues inutilisables.

Selon le New York Times, Stuxnet a été développé par les Etats-Unis et Israël, avec l’aide des Allemands et des Britanniques. Le quotidien souligne que rien ne permet d'affirmer avec certitude que les attaques informatiques infectant des machines sur lesquelles tourne un programme de Siemens utilisé pour opérer divers systèmes de contrôle industriel sont terminées. En effet, le code du virus Stuxnet contiendrait des informations nécessaires pour lui permettre d'évoluer et de déclencher de nouvelles agressions.