SAP freine-t-elle la concurrence dans le domaine de la maintenance ?
On se souvient du tollé général qu’avait suscité SAP avec l’ajustement vers le haut du prix de sa maintenance, l’automne dernier. Le groupement d’intérêts IG SAP Wartung avait saisi la Commission pour la concurrence en février pour s’en plaindre. A présent, c’est le nouveau modèle de support de SAP qui crée des remous, lui qui prévoit le démantèlement des contrats standards au profit de l’instauration de son Enterprise Support, plus onéreux.
Le groupement d’intérêts suisse IG SAP Wartung reproche à SAP de faire pression sur ses partenaires et de leur dicter leur prix de base pour les services de maintenance. Si les partenaires ne s’exécutent pas, SAP peut leur retirer leur statut de partenaire et ainsi, leur moyens d'existence. Il en résulte l’impossibilité pour les partenaires SAP de formuler des offres réellement compétitives, la marge laissée entre leurs prix et ceux de SAP étant trop restreinte pour décider les clients en leur faveur. En outre, SAP se réserverait les gros clients (firmes dont le chiffre d’affaires se situe entre 200 et 500 millions de francs), ce qui ne leur laisse de fait aucune alternative. Conclusion pour IG SAP Wartung, SAP domine le marché, en dicte les conditions et empêche les tiers de pénétrer ce marché.
Le professeur Rolf H. Weber, de l’institut de droit scientifique de l’Université de Zurich, a été chargé par IG SAP Wartung d’examiner la validité des affirmations du groupement. Sa conclusion consiste à dire que la maintenance constitue un marché secondaire autonome, ce qui permet à SAP d’exercer son contrôle sur lui. Armé de ces conclusions, le groupement d’intérêts veut démontrer que SAP abuse de sa position dominante pour relever massivement le prix de ses prestations.
Face à ces allégations, le porte-parole de SAP, Holger Rungwerth, rétorque à notre rédaction alémanique que son entreprise respecte la liberté de ses partenaires et qu’elle ne leur dicte pas leurs tarifs. En outre, il est difficile selon lui de parler d’un véritable marché suisse de SAP, la plupart des clients de la firme en Suisse étant en fait des multinationales.
On ignore à ce stade si la Commission de la concurrence va se saisir de ce cas. Une décision pourrait intervenir au plus tôt cet automne à ce sujet.
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