Décryptage: Google lancera son système d’exploitation en 2010

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par bettina.tschumi@ictjournal.ch
Google a annoncé hier la sortie l’an prochain d’un système d’exploitation baptisé Google Chrome OS et basé sur un kernel Linux. De prime abord, la nouvelle n’est pas si surprenante étant donné l’intérêt déclaré récemment par de nombreux constructeurs à offrir des netbooks équipés d’Android, l’OS développé par Google pour les smartphones. La société américaine tire cependant l’essentiel de ses revenus de la publicité en ligne et martèle sa vision qu’internet est la plateforme où tourneront les applicatifs. Pourquoi donc se lancer dans l’aventure hasardeuse de développer un système d’exploitation? Deux hypothèses: d’abord, la pénétration de son navigateur Chrome reste faible aux alentours des 2% de parts de marché – lancer son propre OS pourrait stimuler l’utilisation de Chrome et de ses applicatifs web. Seconde hypothèse, la firme s’est rendue compte que pour contrôler l’expérience de l’utilisateur, elle doit bon gré mal gré être plus proche des ressources hardware à sa disposition – n’en déplaise à sa vision. De quoi aura l’air Google Chrome OS? La société parle de vitesse, de simplicité et de sécurité. Le système d’exploitation devrait donc démarrer et offrir un accès rapide à internet. En ce qui concerne la sécurité, celle-ci est corollaire des fonctionnalités et de la popularité de la plateforme: il sera difficile – même à Google – d’éviter virus et logiciels malveillants si Chrome OS devient plus sophistiqué ou si son utilisation se généralise. Pour quels appareils? Google vise en premier lieu équiper le segment des netbooks et des utilisateurs intensifs d’internet. Elle indique collaborer avec des sociétés tels qu'Acer, Asus, HP, Lenovo et Toshiba. Bien que Google annonce que son OS sera gratuit, elle ne dit pas s’il sera disponible uniquement à travers des OEM ou s’il sera possible de le télécharger. Une menace pour Microsoft et Apple? Pas à moyen terme en tous cas. La plupart des utilisateurs sont trop attachés à leurs applications, bureautiques ou autres, pour changer de système d’exploitation et cette barrière est encore plus importante dans les entreprises – une des raisons d’ailleurs de la faible pénétration de Linux jusqu’à présent. Microsoft va probablement perdre des parts de marché dans le segment des notebooks bien qu’au niveau prix, on spécule sur une stratégie agressive lors du lancement de Windows 7. Quant à Apple, si la société continue à miser sur le haut de chaque gamme, elle ne devrait pas non plus souffrir de ce nouveau concurrent. Google ne s’y trompe pas d’ailleurs, puisque dans son communiqué, elle signale aux développeurs que les applications écrites pour Chrome OS tourneront aussi sur les plateformes de Microsoft et d’Apple.

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