Télémédecine

Le CHUV veut étendre le télésuivi des patients

Le CHUV emploie une application pour poser des questions et ainsi suivre à distance les patients de certaines spécialités après leur hospitalisation. Convaincu des atouts du système, l’hôpital compte étendre son usage et envisage d’utiliser également des dispositifs connectés.

(Source: Unsplash.com / CHUV)
(Source: Unsplash.com / CHUV)

En 2021, le CHUV lançait CHUV@home, une application permettant de faire un suivi des patients à distance après une intervention en chirurgie viscérale. Depuis, l’application s’est étendue à sept autres spécialités et quelque 1800 personnes y ont déjà eu recours, explique l’établissement hospitalier qui compte développer encore son usage, notamment en pré-anesthésie.

L’application CHUV@home repose principalement sur des sondages ciblés conçus pour les différentes spécialités. Pendant environ une semaine après leur départ de l’hôpital, les patients répondent aux questions et renseignent par exemple leur température, leur douleur ou l’évolution d’une cicatrice. L’application permet aussi d’envoyer des photos - toutes les données étant transmises puis stockées de façon sécurisée, indique le CHUV.

A partir de ces informations, l’application génère des alertes en cas de problème et l’équipe de cinq infirmières assurant le télésuivi se charge de contacter rapidement le patient ou le médecin responsable.

Détection précoce

Le CHUV voit de nombreux avantages dans l’application tant au niveau du soin qu’économiquement et a publié des articles scientifiques sur le sujet. 

Le suivi à distance permet notamment à son personnel soignant de réagir de façon précoce à d’éventuelles complications en organisant un rendez-vous avec le service approprié avant que le problème ne s’aggrave, ce qui évite également que le patient ne se rende aux urgences. «Par exemple, une personne qui ne supportait pas ses médicaments a pu recevoir rapidement une nouvelle ordonnance pour un traitement alternatif», explique l’infirmière Mme Accrombessi Adjaoute.

Contacté par la rédaction, François Décaillet, infirmier chef du projet CHUV@home, ajoute qu’avec l’application, les médecins sont aussi davantage rassurés et disposés à laisser un patient retourner à domicile.

A la question de savoir si les patients peuvent refuser ce télésuivi, le responsable explique que le système n’est pas contraignant, tout en soulignant « qu’on insiste un peu plus dans certaines filières ».

Dispositifs connectés

Si le télésuivi mis en place par le CHUV repose aujourd’hui sur les réponses données par les patients via l’applicatif, des projets existent d’exploiter des dispositifs connectés pour saisir des données directement sur les patients.

L’hôpital de Bâle a expérimenté récemment un système utilisant divers capteurs portatifs pour surveiller le rythme cardiaque et respiratoire des patients hospitalisés. Pour l’établissement, le système aurait l’avantage de permettre un suivi permanent plutôt que ponctuel et d’éviter au personnel soignant d’aller prendre ces mesures plusieurs fois par jour, parfois en devant réveiller le patient.

De tels dispositifs pourraient-ils servir au suivi des patients à domicile? François Décaillet indique que le CHUV y réfléchit, notamment pour les services de cardiologie. En France, les pouvoirs publics ont d’ailleurs expérimenté il y a quelques années l’emploi de balances connectées associées à des tablettes pour télésuivre un millier de patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Avec toutefois des résultats mitigés: le risque d’une première hospitalisation pour cette cause a été significativement réduit, mais pas le risque de décès.

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