Réseau social

Le Kremlin prend le contrôle du «Facebook russe» au 100 millions d'utilisateurs

Utilisé par plus de la moitié de la population de Russie, le réseau social VKontakte est désormais majoritairement contrôlé par le groupe Gazprom, dont l’Etat russe possède la majorité des actions.

(Source: Stroganova/Pixabay.com)
(Source: Stroganova/Pixabay.com)

VKontakte, le réseau social le plus populaire de Russie, a fait l’objet de transactions financières aboutissant au renforcement de son contrôle par le Kremlin. Plusieurs médias dont Le Monde et The Moscow Times ont rapporté que l'entreprise russe Gazprom, détenue majoritairement par l’Etat russe, détient désormais plus de 50% des droits de vote au sein de VKontakte (VK) par le biais de filiales et sociétés affiliées. Les transactions en question concernent la vente par le milliardaire russe Alicher Ousmanov de 45% des parts de MF Technologies (qui contrôle VK) à la compagnie d'assurance russe Sogaz. En parallèle, Gazprombank, branche financière du géant du pétrole Gazprom, a augmenté sa participation dans MF Technologies de 36% à 45% avant de confier ses actions à une autre filiale, Gazprom-Media.

Un réseau utilisé par plus de la moitié des Russes

L’entreprise VKontakte a confirmé ces transactions par le biais d’un communiqué, annonçant aussi la démission de son CEO Boris Dobrodeev, un allié d’Alicher Ousmanov. Gazprom-Media a précisé que VK resterait une société indépendante. A noter que le «Facebook russe» revendique sur sa plateforme 97 millions de d'utilisateurs actifs mensuels. Selon Le Monde, Plus de la moitié de la population russe y serait inscrite (la Russie dénombre 144 millions d'habitants). VK a été créé par le concepteur de l’app Telegram Pavel Dourov, en 2006. En 2014, il cédait l'entreprise, invoquant la pression du FSB (services secrets russe) qui, selon LE Monde, aurait complètement infiltré le réseau social.

La prise de contrôle de VK par l'entreprise étatique Gazprom s’inscrit dans la stratégie du Kremlin visant à «progressivement cherché à accroître son contrôle sur l'internet russe, qui était resté un espace relativement libre alors même que les médias traditionnels tombaient sous le contrôle de l'Etat ou d'oligarques considérés comme proches de Poutine», analyse The Moscow Times.

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