Résultats erronés

Informatique quantique: la découverte majeure de Microsoft n’en est pas une

Dans la course mondiale à l'ordinateur quantique, Microsoft fait une sortie de route. La firme a misé sur une technologie basée sur des fermions de Majorana, une particule dont une recherche de 2018 a attesté l'existence. Or, les conclusions étaient erronées et rien ne prouve la réalité de ces fermions.

(Source: George Becker from Pexels)
(Source: George Becker from Pexels)

Dans le domaine de l’informatique quantique, Microsoft a concentré ses recherches sur la possibilité d'utiliser des fermions de Majorana, comme l'attestent plusieurs articles du blog de l’équipe Microsoft Quantum. En 2018, par le biais d’un article scientifique publié par la prestigieuse revue Nature, le chercheur de Microsoft Leo Kouwenhoven et plusieurs confrères ont affirmé être parvenus à observer cette particule dont l'existence restait jusque-là hypothétique. De quoi donner un coup de booste aux efforts de la firme dans le domaine de l’informatique quantique. Mais aujourd'hui, patatras! Le site spécialisé Wired rapporte que les auteurs ont publié un nouvel article pour rectifier leurs conclusions de 2018.

Données mal interprétées

Le fermion de Majorana n’a finalement pas été découvert, les chercheurs ayant admis avoir mal interprété leurs données. Un aveu et des rectifications qui interviennent après que deux physiciens se sont penchés sur les données brutes de la recherche en question. «Je ne sais pas avec certitude ce qu'ils avaient en tête, mais ils ont omis certaines données qui contredisent directement ce qui était écrit dans le document. D'après les données les plus complètes, il ne fait aucun doute qu'il n'y a pas de Majorana», explique à Wired Sergey Frolov, professeur à l'université de Pittsburgh.

Des particules qui sont leurs propres antiparticules

«L'approche de Microsoft se concentre sur l'informatique quantique topologique en utilisant les fermions de Majorana - des particules dont on pense qu'elles sont leurs propres antiparticules - qui promettent de produire des bits quantiques rapides et stables. Des avancées théoriques ont conduit à des percées dans le domaine de la physique expérimentale et pourraient mener au développement d'un système d'informatique quantique évolutif», explique Microsoft dans la section de son site web dédiée aux solutions quantiques.

Bien qu’il n’y ait finalement aucune preuve de l'existence du fermion de Majorana, la rectification de l’étude de 2018 ne remet pas en cause la probabilité d’en observer un jour. Reste qu’il s'agit d’un coup dur pour les chercheurs de Microsoft, qui voient là leurs espoirs s'amenuiser de revenir sur la concurrence, dont IBM (qui a récemment dévoilé une roadmap ambitieuse) et Google (qui a affirmé avoir atteint la suprématie quantique).

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