Communications mobiles exposées

Surveillance électronique record dans le canton de Vaud

En 2019, le canton de Vaud a ordonné 981 mandats de recherches par champ d’antennes. La plupart serait en lien avec l'enquête sur les attaques de fourgons blindés. Une opération de surveillance qui aurait exposé des dizaines de milliers de citoyens.

En 2019, le canton de Vaud a ordonnée près de 1000 mandats de recherches par champ d’antennes, soit davantage que tous les autres cantons helvétiques réunis. (Source: Peter Bjorndal from Pixabay)
En 2019, le canton de Vaud a ordonnée près de 1000 mandats de recherches par champ d’antennes, soit davantage que tous les autres cantons helvétiques réunis. (Source: Peter Bjorndal from Pixabay)

Le canton de Vaud semble avoir procédé à une surveillance électronique de masse, rapporte l’Aragauer Zeitung. Le média alémanique estime que «des dizaines de milliers, peut-être même des centaines de milliers de citoyens innocents» ont été exposés aux recherches par champ d’antennes ordonnées par la justice vaudoise. Il était possible de savoir où et quand leur téléphone se connectait à une antenne donnée et de connaître les appels et envoi de SMS effectués.

Les recherches par champ d’antennes sont une surveillance «rétroactive de toutes les communications, tentatives d’établissement de communications et de tous les accès au réseau effectués via une cellule de téléphonie mobile déterminée, à un emplacement donné, par tranche de 2 heures», selon les termes du Département fédéral de justice et police (DFJP), qui publie les statistiques détaillées des mandats annuels reçu par le Service Surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (Service SCPT). 2019 est la première année pour laquelle le DFJP publie les chiffres distincts pour les recherches par champ d’antennes. Il ressort que l’an passé, Vaud a ordonnée 981 mandats de ce type, soit davantage que tous les autres cantons helvétiques réunis. Interrogé par l’Aragauer Zeitung, le ministère public affirme que la surveillance opérée par le canton de Vaud concerne au maximum dix cas graves, dont la série d’attaques de fourgons blindés de 2019.

Une méthode controversée

«Si vous surveillez le long des voies de circulation, comme c'est apparemment le cas dans cette affaire, des centaines de milliers de personnes sont potentiellement touchées. De notre point de vue, ce n'est pas proportionné», explique au média alémanique l’avocat zurichois Martin Steiger, expert en protection des données. Les mesures permettant de mettre en balance intrusion de la sphère privée et succès de l'enquête sont tenues secrètes, ajoute l'avocat, qui déplore le manque de transparence de ce type d’opérations.

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