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ICTswitzerland fusionne avec digitalswitzerland: machin ou machine?

Avec la fusion de la faîtière ICTswitzerland et de l’appareil à communiquer digitalswitzerland, ce sont deux grandes associations suisses digitales très différentes, qui scellent leur destin.

(Source: Sergey Nivens / Fotolia.com)
(Source: Sergey Nivens / Fotolia.com)

Les assemblées générales de ICTswitzerland et digitalswitzerland ont approuvé la fusion des deux associations qui opéreront sous le nom de digitalswitzerland. Dans leur communication commune, les deux associations expliquent vouloir profiter de leurs compétences respectives pour mettre davantage en réseau les acteurs du monde numérique et renforcer la position de la Suisse en tant que pôle d’innovation digitale.

La nouvelle organisation réunira 220 membres issus principalement de l’économie, du secteur public et du monde académique. A la tête de la nouvelle digitalswitzerland, on retrouve les patrons des deux associations Ivo Furrer, ex-CEO de Swiss Life, et Marcel Dobler, fondateur de Digitec. Ils seront entourés d’un comité composé principalement de représentants de multinationales technologiques (Microsoft, Google, Amazon, IBM Cognizant, Accenture), de fournisseurs IT suisses (Swisscom, Kudelski, Elca, Ergon, Chain IQ), de grandes entreprises suisses (CFF, la Poste), de hautes écoles (EPFL, EPFZ et HSLU) et d’autres associations IT (Swico, asut, SwissICT).

Côté exécutif, la direction est confiée aux actuels responsables de digitalswitzerland Nicolas Bürer pour l'ensemble du territoire et Sébastien Kulling pour la Romandie. Directeur général d'ICTswitzerland, Andreas Kaelin prend quant à lui la tête du bureau bernois de l'entité fusionnée.

Des organisations très différentes

Si ICTswitzerland et digitalswitzerland ont plusieurs membres communs et partagent certains intérêts, ce sont des associations très différentes. En tant qu’association faîtière de la branche IT, ICTswitzerland est principalement une association d’associations ayant chacune ses spécificités en matière de composition et d’activité. La faîtière réunit notamment Swico (indice du secteur IT), SwissICT (étude salaires), SI société suisse d’informatique, le GRI (Groupement romand de l’informatique), asut et suissedigital.

Bien plus jeune, digitalswitzerland ressemble davantage à une puissant appareil de communication tourné vers la diffusion des thématiques numériques auprès du public, avec notamment la Journée du Digital, dont la prochaine édition se tiendra sur trois jours, du 1er au 3 novembre. Dotée de capacités financières importantes, l’association réunit davantage d’entreprises hors du secteur IT (Bobst, Credit Suisse, Coop, Migros, Ringier, etc.) ainsi que des collectivités publiques (cantons de Neuchâtel, Vaud et Genève par exemple).

Le détail des multiples missions que se donne la nouvelle organisation fusionnée illustre cette hétérogénéité: positionnement de la Suisse à l’international, augmentation de la relève en spécialistes, développement de l’écosystème et des coopérations intersectorielles, dialogue avec la population, soutien aux start-up, lobbying politique - un premier engagement commun concerne ainsi l’introduction rapide d’une identité électronique approuvée par l’Etat (et délivrée par des entreprises privées, comme l’a décidé le parlement il y a un an).

Machine ou machin?

Quels contours donnera la mise en commun de tous ces agendas et moyens? Comme dans une fusion de communes, ou comme lorsqu’une entreprise décide de réunir les rôles de Chief Information Officer et de Chief Digital Officer, il peut en résulter une machine de guerre efficace avec un impact plus important dans tous les domaines. Ou alors il peut en résulter un machin qui se disperse, peine à hiérarchiser les priorités, à arbitrer les divergences et à dégager des positions claires, ou au contraire marginalise les agendas et spécificités de certains de ses membres.

Dans l’immédiat, la fusion signifie que les nombreuses entreprises membres des deux associations s’épargneront une cotisation…

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