Aide financière

La Confédération et les cantons sortent 154 millions pour aider les start-up

Le Conseil fédéral a décidé d’utiliser le système de cautionnement dont bénéficient déjà les PME, pour permettre l'octroi de crédits aux start-up. Une nouvelle procédure va être mise en place, passant notamment par une évaluation des demandes par les autorités. En tout, 154 millions de prêts pourront être distribués.

(Source: Romolo Tavani - Fotolia)
(Source: Romolo Tavani - Fotolia)

Les mesures d’urgence prises par la Confédération pour soutenir l'économie ne sont pas adaptées aux modèles d’affaires spécifiques des start-up. L'écosystème des jeunes pousses helvétiques n’avait pas tardé à le faire savoir, soulignant que se baser sur le chiffre d'affaires ne permet pas de soutenir des activités qui souvent ne génèrent pas encore le moindre centime de revenus. Le Conseil fédéral l’a compris et pris conscience de l’urgence d’aider financièrement les start-up innovantes à l’heure où la crise sanitaire impacte leurs business et que les investisseurs sont aux abonnés désormais absents.

Système de cautionnement impliquant la Confédération et les cantons

Pour venir en aide aux start-up, le Conseil fédéral a décidé d’utiliser le système de cautionnement dont bénéficient déjà les PME, afin de pouvoir agir rapidement sans qu’il ne soit nécessaire de modifier la législation. Les autorités garantiront auprès des banques des crédits octroyés sans intérêts. La Confédération en cautionnera une part de 65%, les 35% restants seront garantis par le canton. Au total, la Confédération pourra cautionner des crédits jusqu’à un montant de 100 millions de francs. Avec la participation des cantons, il sera ainsi possible de cautionner des crédits pouvant aller jusqu’à 154 millions de francs.

Le Conseil fédéral précise que chaque canton sera libre de décider s’il veut mettre l’instrument de cautionnement en faveur des PME à la disposition de ses start-up. Genève a déjà annoncé que cette aide sera proposée, en complément de prêts directs accordés par la FONGIT qui va être dotée d'un capital supplémentaire de 3 millions de francs dévolus à l'octroi de «crédit relais».

Demandes évaluées par les autorités

D’ici au 30 avril, la base du système de cautionnement déjà en place pour les PME sera adapté à l'intention des start-up, avec une nouvelle procédure en plusieurs étapes. Si son canton décide de proposer cet instrument, une start-up pourra adresser une demande de cautionnement, d’ici au 31 août 2020, au service cantonal compétent. Lequel évoluera la demande avec l’aide, si nécessaire, de l’avis d’un comité consultatif constitué par l’Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation (Innosuisse). Les demandes acceptées à cette étape seront transmises à une organisation de cautionnement reconnue par la Confédération, qui établira alors une confirmation de cautionnement donnant la possibilité de solliciter un crédit auprès de n’importe quelle banque.

L'écosystème des start-up espérait visiblement autre chose

A noter que cette procédure ne va pas dans le sens de celle que souhaitait certains représentants du milieu de l’innovation, qui proposaient d’impliquer les capitaux risqueurs et les business angels dans le processus, compte tenu de leur connaissances des start-up. D’autres saluent aujourd'hui la décision du Conseil fédéral, mais relativise l’ampleur du soutien. «Comparé aux 1,6 milliard de dollars des programmes d'aide au démarrage du gouvernement britannique, aux 2,2 milliards de dollars du gouvernement allemand et aux 4,4 milliards de dollars du gouvernement français, ce soutien - bien que certainement utile - se situe dans une toute autre dimension», a ainsi réagi sur Linkedin Thomas Dübendorfer, Président du Swiss ICT Investor Club.

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