Cybersécurité

Un ordinateur infecté de virus se vend à plus d’un millions de dollars

L’entreprise de cybersécurité Deep Instinct et l’artiste chinois Guo O Dong ont vendu aux enchères pour plus d’un millions de dollars un ordinateur portable infecté par six des virus les plus dévastateurs et les plus célèbres au monde.

On peut voir sur l’écran le virus WannaCry, un ransomware qui a sévit en 2017. (source: Guo O Dong)
On peut voir sur l’écran le virus WannaCry, un ransomware qui a sévit en 2017. (source: Guo O Dong)

Combien seriez-vous prêt à payer pour un ordinateur infesté de virus? Une question qui semble saugrenue. Pourtant, l’artiste chinois Guo O Dong et la société de sécurité informatique américaine Deep Instinct ont vendu aux enchères un ordinateur portable rempli de virus pour la somme de 1,1 millions de dollars (le même montant en francs). Le nom de l’oeuvre? «La persistance du chaos». On retrouve dans l’appareil datant de 2008 WannaCry, BlackEnergy, ILOVEYOU, MyDoom, SoBIG et DarkTequila. Derrière ces noms exotiques se cachent des malwares responsable de vols de renseignements bancaires, de piratage de masse et autres sinistres crimes informatiques commis ces dernières années.

M. Guo explique sa démarche derrière cette vente insolite par le désir d’explorer la perception que l’on se fait de ces menaces. «Ces logiciels semblent si abstraits, presque faux avec leur noms drôles et effrayants à la fois, mais je pense qu'ils soulignent que le web et la vie réelle ne sont pas des espaces différents», explique l’artiste. Il souligne que «les logiciels malveillants sont l'un des moyens les plus tangibles de sortir Internet hors de votre écran et de vous atteindre».

Les new-yorkais de Deep Instinct se sont assurés que les virus ne pourraient pas causer de mal en dehors de l’ordinateur où ils ont été installés. Le projet a coûté 10’000 dollars pour être réalisé. La majeure partie de cette somme a servi à s’assurer que l’ordinateur, de marque Samsung et vieux de dix ans, était complètement sécurisé. Aucun accès à Internet n’est possible. Une fois l’enchère terminée, tous les ports de l’appareil ont d’ailleurs été désactivés.

«Nous en sommes venus à envisager ce projet comme une sorte de bestiaire, un catalogue des menaces historiques. C’est plus excitant de voir les bêtes en direct» conclut M. Guo.

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