Cybergouvernance

La Suisse signe l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité d’Internet

Le président français a invité les entreprises, la société civile, les ONG et les gouvernements à travailler de concert à un internet plus sûr à travers «l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace.» La Suisse fait partie des nombreux signataires, contrairement à la Chine et aux USA qu’Emmanuel Macron a vivement critiqués.

Scultpture dans le jardin de l'UNESCO, à Paris, ou se déroule le Forum sur la gouvernance de l’Internet (Source: Jean-Pierre Dalbéra via Flickr)
Scultpture dans le jardin de l'UNESCO, à Paris, ou se déroule le Forum sur la gouvernance de l’Internet (Source: Jean-Pierre Dalbéra via Flickr)

Le speech d’ouverture du Forum sur la gouvernance de l’Internet qui s’est déroulé ce 12 novembre au siège de l’Unesco, fut l’occasion pour le président français de lancer «l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace.» Emmanuel Macron a ainsi invité les nations et les entreprises à travailler de concert pour que «les droits dont les personnes jouissent hors ligne [soient] également [...] protégés en ligne et que le droit international des droits de l’Homme s’applique au cyberespace.»

Les signataires de cet appel s’engagent à «mettre en place des actions en coopération» sur neufs points listés par le document, de la prévention contre «les interférences [...] destinées à déstabiliser les processus électoraux» à la lutte contre «le vol de propriétés intellectuelle à l’aide des TIC» en passant par «la mise en oeuvre de normes internationales de comportement responsable.» Près de 300 entreprises ou groupements d’entreprises, 130 organisations (parmi lesquelles Swiss Academy of Engineering Sciences SATW et la la Swiss Webacademy) et 44 états ont apporté leur soutien à cette initiative.

La Suisse en est, mais ni la Chine ni les Etats-Unis, ouvertement montrés du doigt par le président français qui, dans son discours, a critiqué la «fausse alternative entre deux modèles: la complète autogestion sans gouvernance, et celui d’un internet cloisonné et surveillé». Selon Emmanuel Macron, l’Europe a ici une carte à jouer en dessinant un Internet de compromis entre le secteur privé et les gouvernements, entre «l’Internet californien, et l’Internet chinois». Présente pour représenter la Confédération, la conseillère fédérale Doris Leuthard a pour sa part souligné la nécessité d'une coopération numérique mondiale orientée vers la recherche de solutions, axée sur les besoins de tous les êtres humains et susceptible de relever les défis croissants de la numérisation.

Les signataires ont prévu de se retrouver pour évaluer leurs avancées, l’année prochaine, lors du Forum de Paris sur la paix et à l’occasion du Forum sur la gouvernance de l’Internet qui se déroulera cette fois à Berlin. Par ailleurs, le président français a annoncé la création d'un groupe de travail avec Facebook (qui a signé l'appel) pour une expérience de six mois au cours de laquelle des salariés du groupe de Mark Zuckerberg et des membres d'institutions françaises tacheront de trouver des solutions pour lutter contre les discours haineux qui polluent le réseau social.

Pour revoir l’intégralité du discours d’Emmanuel Macron en vidéo, c’est ici ↴

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