Un premier smartphone se connecte à la 5G, et c’est en Suisse
Swisscom, Qualcomm et Ericsson ont relié un prototype de smartphone 5G à un réseau 5G, à Lucerne, «en conditions réelles.» Une première mondiale.
Depuis ce 8 novembre, un réseau 5G existe sur une fréquence d’essai. Berthoud, Lucerne, Zurich, Berne, Lausanne et Genève sont ainsi désormais reliés par la cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile. Et pour la première fois, un smartphone s’y est connecté a fièrement annoncé Swisscom, à l’origine de ces tests. L’appareil pionnier est signé de l’américain Qualcomm ainsi que la puce 5G mid-band qu’il contient. Ericsson et le taïwanais Wistron NeWeb Corporation (WNC) sont également partenaires de l’opération.
«Il y a un an, nous avons présenté avec Ericsson les premières applications en laboratoire», rappelle dans un communiqué le CEO de l’opérateur suisse avant de poursuivre: «Aujourd’hui, nous passons à l’étape suivante et présentons pour la première fois un prototype de smartphone 5G en conditions réelles sur notre réseau 5G.» Un hotspot mobile 5G fabriqué par WNC et doté de la même puce Qualcomm s’est également connecté au réseau depuis Lucerne lors de l’expérience.
La Suisse, en avance ET en retard
«Il s’agit de la première connexion 5G NR OTA au monde entre des appareils et le réseau opérationnel d’un opérateur sur le spectre de fréquence en 3.5 GHz. Cette avancée marque une étape importante pour l’industrie mobile en Europe et permettra aux équipementiers et aux opérateurs de fournir des réseaux et appareils 5G au premier semestre 2019», a pour sa part commenté Cristiano Amon, président de Qualcomm Incorporated.
Swisscom s’attend à voir sortir les premiers smartphone 5G dès l’été prochain et prévoit une extension de son réseau dans 60 villes et communes dans toute la Suisse, d’ici la fin de 2019. Mais derrière l’enthousiasme de l’annonce de cette première mondiale, l’opérateur craint que la Confédération prenne du retard et en profite pour interpeller les pouvoirs publics: «les valeurs limites de l’ORNI [Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant, ndlr] fixées en 1999 et plus restrictives qu’ailleurs freinent un déploiement rapide, généralisé et économique. Les acteurs politiques et l’administration sont appelés à revoir rapidement les conditions cadres.»