Cloud

Quel niveau d’adoption des clouds publics en Romandie?

| Mise à jour
par Steeve Baeriswyl, Inginia

Le cloud est en pleine expansion. Nous avons voulu savoir ce que pensent les entreprises de cette nouvelle approche et comprendre les raisons qui les poussent à faire ou non le choix de l’adoption. Nous avons réalisé une étude qui détaille les éléments positifs et négatifs pris en compte par les décideurs romands.

Steeve Baeriswyl, Directeur chez Inginia. (Quelle: Inginia)
Steeve Baeriswyl, Directeur chez Inginia. (Quelle: Inginia)

La révolution du cloud computing est en route et occupe les esprits d’une majorité de professionnels de l’IT. Selon les analystes, 20% des budgets IT y seront consacrés en 2020. Que ce soient des modèles Hybrides, privés ou publics, chaque département IT se doit d’étudier le cloud computing et ces nouveaux modèles basés sur une facturation à la consommation et une standardisation des matériels et des processus.

Une majorité des directions informatiques romandes perçoit le cloud comme une solution mature et envisage fortement d’y avoir recours. 52% des personnes interrogées partage cet avis alors que 33% pense que le cloud n’est pas encore assez mature pour l’envisager. Seule 15% y voit un simple effet de mode.

Que recherchent les entreprises dans le cloud?

Avant tout, un désir de gagner en agilité et en flexibilité. Le besoin de réduire les coûts d’exploitation vient ensuite, suivi d’un besoin de simplification des infrastructures IT. Les sociétés évoquent également une envie de se recentrer sur leurs métiers de base et enfin de bénéficier d’un outil financier permettant de transformer les investissements en charges opérationnelles mieux maîtrisées. Il est intéressant de noter que seul 3% des professionnels IT perçoivent le cloud comme un risque pour leurs postes actuels.

Notre sondage montre que les directions informatiques sont à l’aise avec les solutions cloud. Plus de la moitié estime avoir de bonnes connaissances. Seul 3% déclare manquer d’information et n’avoir aucune compétence en la matière. Pour le reste, les personnes interrogées pensent avoir des compétences de base leurs permettant d’appréhender les concepts du cloud computing.

Quel type de ressources cloud?

L’intérêt pour le cloud est réparti à égalité entre une infrastructure privée, une infrastructure hybride et l’utilisation de logiciel en mode SaaS. Pour la première catégorie, il s’agit d’organiser son infrastructure et d’adapter ses processus internes afin de consommer ses ressources IT de manière similaire, que l’on soit en mode public ou privé. L’idée étant d’offrir la même flexibilité et d’avoir à terme le choix de déporter rapidement tout ou partie de ces ressources vers un cloud public.

Le mode hybride représente le meilleur des deux mondes. Les entreprises gardent la main sur leurs infrastructures mais externalisent une partie de leurs ressources sur un cloud public. Cette externalisation peut prendre diverses formes. Soit l’utilisation de logiciels en mode SaaS qui viennent s’intégrer dans l’infrastructure privée, soit par l’utilisation en mode IaaS d’une infrastructure de cloud public. L’utilisation d’un service de sauvegarde, la réplication des données critiques, la construction d’une infrastructure de DRP sur un cloud public sont autant d’exemples de cloud hybride qui sont d’ores et déjà largement adoptés par les entreprises.

Et la sécurité?

La sécurité est au cœur de tout projet cloud. Elle est une préoccupation majeure des entreprises désireuses d’utiliser des ressources en cloud. Pour 22% des professionnels consultés elle est même un frein à l’adoption d’une stratégie cloud public. Hormis le contexte de sécurité des applications propres à chaque entreprise, il faut faire entière confiance au Cloud Provider concernant les briques qui sont sous sa responsabilité.

Ce mode de partage des responsabilités a le mérite d’être clair et simple pour les clients. Par contre, il est compliqué voire impossible d’avoir des informations précises sur les technologies qu’utilisent les clouds publics. Plus de la moitié des entreprises jugent le niveau d’information disponible insuffisant voire lacunaire. Un tiers du panel le trouve trop conceptuel et manquant de détails. Seules 7% des entreprises sont complètement à l’aise et se trouvent bien informées. Il apparaît clairement que la sécurité est un des points sensibles des stratégies cloud et qu’une étude approfondie est nécessaire à toute prise de décision.

La localisation géographique

En tant que Cloud Integrator suisse, nous avons cherché à mesurer l’importance pour les entreprises de garder leurs données sur le territoire national. Nous avons également posé la question de la localisation du for juridique du Cloud Provider. Les réponses obtenues ne sont pas surprenantes. Pour près de 60% des sondés, la localisation géographique des données en Suisse est une obligation. 25% la trouve importante alors que seul 15% la considère comme un simple avantage. Quant à confier ces données à une société externe, la moitié du panel pense qu’il est obligatoire d’être sous juridiction suisse.

On perçoit donc clairement, que ce soit par nécessité légale, par besoin de sécurité et de confidentialité ou alors simplement par envie, que les entreprises suisses restent très attachées à une localisation de leurs données sur le territoire helvétique.

Quels sont les freins à l’adoption?

Bien que l’adoption cloud soit en forte progression, certaines entreprises restent méfiantes vis-à-vis de ce changement majeur. Nous avons cherché à mieux cerner les craintes afin de pouvoir anticiper les freins potentiels à une adoption étendue du cloud en Romandie.

Sans surprise, les aspects liés à la sécurité, à la confidentialité des données et aux contraintes légales arrivent en tête des préoccupations. Vient ensuite la perte de maîtrise des infrastructures pour 12% des sondés. La compatibilité avec les applications internes, les problématiques liées aux licences déjà acquises et le manque d’information viennent compléter cette liste de craintes.

Une évolution majeure est en marche

Dans les 5 ans à venir, plus de la moitié des entreprises romandes auront tout ou partie de leur IT dans un cloud alors que 36% continueront à traiter leurs infrastructures de manière traditionnelle.

Le cloud, quelle que soit la forme choisie, est une évolution majeure dans la manière de concevoir l’IT dans les années à venir. Chaque entreprise doit pouvoir évaluer avec précision les bénéfices et les risques liés à une approche cloud. L’aventure cloud démarre par un travail d’analyse de la maturité des organisations IT pour l’adoption de ces nouveaux services, avec l’identification d’éventuels points de développement sur les plans organisationnels et technologiques. Il convient d’accompagner les clients tout au long de leurs projets de migration vers le cloud.

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