Conférence Lift

Lift Basel: robots, small labs et big data

| Mise à jour
par Rodolphe Koller

Une première édition des conférences Lift a eu lieu à Bâle. Elle s'est intéressée à l’impact des technologies digitales dans le domaine des sciences de la vie.

(Quelle: ICTjournal)
(Quelle: ICTjournal)

Après Séoul, Marseille et Shanghai, la conférence genevoise Lift dédiée aux innovations de toute sorte a inauguré la semaine dernière une petite sœur bâloise en collaboration avec le cluster régional i-net. Capitale de la pharma oblige, l’événement s’est centré sur l’impact des technologies digitales dans le domaine des sciences de la vie. Big data, biohacking, protéines, robots et autres prothèses ont ainsi remplacé pour un temps les designs léchés auxquels la conférence Lift nous a habitués. ICTjournal en a profité pour s’entretenir avec deux des intervenants de la première journée.

Insuline, cyborgs et licornes

En guest star, l’investisseur Bill Liao est venu présenter son projet indie.bio, un accélérateur pour start-up biotech établi à Cork (Irlande) et San Francisco. Si le serial investor spécialisé dans les TIC (Xing, Coder Dojo) a décidé de virer vers la biologie, c’est pour des raisons personnelles. Sa fille souffrant de diabète, l’entrepreneur s’est intéressé à la chaîne d’approvisionnement de l’insuline de synthèse, pour constater que celle-ci ne repose que sur quelques grands fournisseurs avec des réserves de stock limitées.  D’où l’idée de construire pour quelques dizaines milliers de francs un laboratoire à même de produire de l’insuline.  Bill Liao juge que ce type de petites structures et les start-up biotech représentent l’avenir du secteur pharmaceutique : «On assiste aujourd’hui dans la pharma à un phénomène semblable à ce qui se passait en informatique dans les années 90». Pour l’investisseur, les domaines les plus intéressants sont inexplorés et combinent intelligemment la technologie et l’humain, ce qui l’appelle la cyborgisation. «Je cherche des start-up actives dans des territoires inoccupés. Je suis un chasseur de licornes».

Pharma boostée au big data et au cloud

Egalement invitée à Lift Basel, la start-up française Bionext avance quant à elle en territoire occupé. Son idée, booster la recherche de composants pharmaceutiques grâce au cloud. Pour son co-fondateur et CEO Serge Albou, le secteur pharmaceutique connaît un ralentissement en termes d’innovation si bien que de nouvelles technologies et méthodes sont requises. De l'avis de l’entrepreneur, la solution se trouve dans le big data et le cloud. La plateforme SaaS montée par Bionext a pour objectif d’accélérer et de rendre plus abordables les tests de composés sur les énormes quantités de données biologiques disponibles. «Nous facilitons le lean discovery, avec pour principe ‘fail fast, fail cheap’». Grâce à son logiciel big data, à la puissance de calcul de sa plateforme cloud et à une offre forfaitaire économique, la start-up souhaite permettre aux petits laboratoires et sociétés biotech d’effectuer en quelques heures des requêtes qui leur étaient auparavant inaccessibles. A terme, l’offre de Bionext pourrait même ouvrir la voie à des médicaments personnalisés. «Au lieu de charger des données génériques sur notre plateforme, nous pourrions utiliser les données génétiques spécifiques à un patient et tester l’efficacité d’une molécule dans son cas particulier», se réjouit Serge Albou.

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