WolframAlpha: concurrent de Google? Pas vraiment

Depuis vendredi dernier, un nouveau de moteur de recherche est disponible sur la toile sous le nom de WolframAlpha. Développé par le physicien britannique Stephen Wolfram et une équipe d’une centaine de personnes, l’outil fonctionne de manière toute différente des moteurs de recherche connus. Au lieu d’indexer les documents du web, WolframAlpha compile et recoupe une vaste masse de données que ses concepteurs ont rassemblées et vérifiées. Ainsi, au lieu qu’une requête restitue un ensemble d’hyperliens, le nouveau moteur est censé répondre à des questions, et en premier lieu à des questions scientifiques. Démonstration: à la question «what’s a terabyte?», le nouvel outil restitue directement une table de conversion; à la question «where is Lausanne?», on obtient une carte de Suisse avec un point situant le chef-lieu; à la question «who is president of Switzerland?», il indique ne pas comprendre la question. A ces trois questions, Google propose en premier résultat la rubrique correspondante sur Wikipedia… où l’on trouvera l’information souhaitée. Alors, Wolfram Alpha est-il un véritable concurrent de Google comme certains le suggèrent ? Pas vraiment. WolframAlpha correspond un peu à une base de données qui donne des réponses pauvres mais précises à condition de poser la bonne question et que l’information se trouve dans ses ressources. Au contraire, Google est une vaste librairie où l’on trouve tout (et n’importe quoi) et où c’est à l’utilisateur de chercher la réponse dans les documents proposés. Dans une interview récente (à paraître dans notre magazine de juin), Vint Cerf, Chief Internet Evangelist de Google, nous confiait que l’objectif de Google n’était pas de conduire vers des documents mais vers des réponses. Au vu de ce que propose WolframAlpha, on peut se demander s’il s’agit de la bonne approche. Enfin, de l’aveu de son créateur, WolframAlpha envisagerait d’afficher des publicités et serait en discussion avec d’autres acteurs…