TIC: 32’000 travailleurs qualifiés feront défaut d’ici 2017

Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Zurich, l’association Formation professionnelle ICT Suisse a voulu attirer l’attention sur le besoin d’agir rapidement en matière de personnel qualifié dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Se basant sur deux études approfondies qui ont examiné les besoins qualitatifs et quantitatifs de formation en Suisse, l’association a révélé que 32’000 travailleurs qualifiés feront défaut d’ici à 2017 si aucune mesure n’est entreprise. Selon elle, «les structures qui permettraient de réagir vite aux besoins en personnel IT qualifié font cependant défaut».

L’association s’est donc fixée comme objectif, sous l’égide de l’organe faîtier ICTswitzerland et à l’aide des autorités fédérales, de relever dans un premier temps la proportion d’apprentis TIC en formation pour atteindre la moyenne nationale de toutes les branches qui se situe à 5,4 apprenants pour 100 employés. Quelque 3000 places d’apprentissage supplémentaires pourraient ainsi être créées d’ici 6 ans. Le deuxième objectif est de doubler les diplômes TIC de la formation professionnelle supérieure avec l’ancrage dans toute la Suisse d’une formation professionnelle d’un niveau plus élevé notamment réclamée par les entreprises et les administrations.

Des mesures prévues au niveau politique et social doivent également être mises en route en parallèle, indique l’association. A cet effet, l’immigration de personnel TIC hautement qualifié depuis l’étranger (même hors UE) «doit également être assurée pour permettre d’amortir les fluctuations de l’offre». Les experts de l’étude rappellent que les TIC représentent une part de 5% du PIB helvétique, soit 25 milliards de francs, et «sont d’une importance décisive pour l’amélioration de la compétitivité de la Suisse en matière d’innovation et de technologie».

Les nouvelles études ont été financées par la fondation Formation professionnelle IT Suisse et l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT). Elles analysent et intègrent non seulement les chiffres publiés jusqu’à maintenant, mais se penchent également sur le secteur professionnel hétérogène des TIC dans toute son ampleur. «Il s’agit d’étendre le regard au-delà de la branche elle-même, dans la mesure où deux tiers de tous les employés TIC ne travaillent pas dans des entreprises de la branche, mais dans des banques, des compagnies d’assurances, des sociétés de prestation de services, etc.», précise l’association. Les études forment ainsi la base de la création d’une formation professionnelle TIC globale dans l’ensemble du pays.