Déménagement

Le Canton de Vaud regroupe ses collaborateurs et ses équipements IT

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Le canton de Vaud est sur le point de voir aboutir son projet de réunir l’ensemble de ses collaborateurs IT et de rapatrier son infrastructure système sous un même toit. Notre rédaction a visité les nouveaux bureaux et le nouveau centre de données de l’informatique vaudoise, en plein déménagement.

Annoncé il y a deux ans, le regroupement des services informatiques du canton de Vaud est presque une réalité. Mi-mai, dans le bâtiment Longemalle Parc à Renens qui abritera le personnel et l’infrastructure IT du canton, l’ambiance est au déménagement. Dans les couloirs, on croise des employés demandant si un tel a déjà emménagé ou si la climatisation fonctionne, on se heurte à de grosses imprimantes encore emballées sur leur palette et on aperçoit une salle remplie de fauteuils neufs. «On touche au bout: tous les collaborateurs seront là dans quelques semaines et le nouveau centre de données sera complètement opérationnel d’ici la fin de l’année», se réjouit Patrick Amaru, le chef de l’informatique cantonale vaudoise.

Rassembler les collaborateurs de l’informatique

Les 450 collaborateurs de l’informatique vaudoise, dont une centaine d’externes, sont donc sur le point d’être réunis sous un même toit – un aménagement qui a coûté quelque 4 millions de francs. Grâce à cette centralisation tant physique qu’organisationnelle, la Direction des systèmes informatiques (DSI) compte intensifier la collaboration entre les équipes et développer plus de synergies. «Auparavant, les collaborateurs étaient détachés au sein des départements et travaillaient dans des silos organisationnels. Désormais l’exploitation est mutualisée et la moitié des développements concerne la création du socle de services communs» explique Patrick Amaru. Un socle sur lequel les développements métiers s’appuient de plus en plus, à l’image du nouveau système fiscal en construction qui fait appel à nombre de services transverses, comme l’identification, la gestion des dossiers, le paiement et la facturation. Quant au risque d’éloigner l’informatique des métiers, le chef de la DSI estime qu’il est surmonté: «Au début, nous avons rencontré des résistances, les départements n’étant pas toujours ravis de voir leurs informaticiens s’éloigner. Mais les gens se sont faits à la nouvelle donne, qui a par exemple l’avantage d’obliger à mieux structurer les demandes faites à l’IT».

Rapatrier les serveurs et les données

L’autre versant de la consolidation en cours concerne l’infrastructure IT du canton, et la fin du rapatriement des serveurs et données auparavant gérés par le prestataire bernois Bedag. Avec un budget de plus de six millions de francs, le canton de Vaud a acquis de nouveaux équipements et transformé le sous-sol du bâtiment de Longemalle en un centre de données moderne de 400 m2. A l’issue de la migration qui va se poursuivre jusqu’en fin d’année, les serveurs du canton occuperont la moitié du centre, le CHUV étant déjà locataire d’une partie de la surface restante. «Pour faciliter cette transition, nous sommes passés de 15% à 98% de machines virtuelles en 18 mois, ce qui nous permet de migrer les serveurs à chaud» explique Denys Papeil, Directeur du Centre d’exploitation informatique (CEI). Pour garantir la continuité de l’exploitation en cas de sinistre, les données sont d’ores et déjà répliquées sur un autre site et la DSI est en discussion avec d’autres cantons pour disposer à terme d’un véritable site de secours.

Visite du data center

Avant d’entrer dans la salle des machines, un employé de Securitas demande aux visiteurs de s’identifier. «C’est une solution temporaire. Bientôt, le centre sera doté d’un système d’identification électronique et de contrôle du nombre et du volume des personnes entrant et sortant de la salle» souligne Patrick Amaru. A l’intérieur, l’ambiance est également au déménagement, des collaborateurs s’affairant à étiqueter les câbles et à les introduire dans la CMDB. Le bâtiment n’ayant pas été construit pour héberger un centre de données, il a fallu faire quelques compromis, par exemple pour le câblage placé au plafond et non pas au sol.

Pour le reste, et comme la plupart des centres de données, le CEI dispose de doubles lignes, tant pour l’alimentation électrique que pour la connectivité (fibre optique). En cas de panne électrique, une génératrice de 4000 litres prend le relais, tandis que cinq disques à inertie pallient aux microcoupures momentanées. Le centre de données répond également aux pratiques actuelles en matière écologique: alternance d’allées froides et d’allées chaudes, fonctionnement à 24˚C, refroidissement via l’air extérieur – partiel dès que la température extérieure est inférieure à 15˚C, complète dès qu’elle descend en-dessous de 5˚C. «Le centre correspond aux normes en cours. Nous allons en outre le faire auditer cet été par une société indépendante et nous pensons démontrer que notre consommation électrique est inférieure de celle qu’avait Bedag » commente Denys Papeil.


 

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