Guichets mobiles

«L’administration doit devenir plus mobile»

| Mise à jour
par Janine Aegerter

Lors du symposium national E-Government à Berne, les experts ont discuté de l’importance de proposer des services de l’administration sur les appareils mobiles.

Peter Grünenfelder, secrétaire d’Etat du canton d’Argovie évoque le projet «Aargau 2.0»
Peter Grünenfelder, secrétaire d’Etat du canton d’Argovie évoque le projet «Aargau 2.0»

Hier, 175 représentants de la Confédération, des gouvernements et des entreprises se sont rencontrés à Berne lors du symposium national sur l’e-gouvernement, pour discuter de l’avenir de l’administration avec la prédominance actuelle du mobile.

Une chose est sûre: les gouvernements et administrations ne peuvent plus ignorer la tendance mobile dans leur stratégie d’e-gouvernement et de communication. C’est du moins l’avis de Peter Grünenfelder, secrétaire d’Etat du canton d’Argovie, qui a pris la parole durant cet événement. Cette phrase résume d’ailleurs bien les conversations de la matinée.

Pas besoin de réinventer la roue

Jusque là, toute l'assemblée était d’accord. Mais comment mettre en place une telle prestation? Peter Grünenfelder suggère que les différents organes administratifs communiquent entre eux et s’informent sur les différents systèmes utilisés dans les cantons, plutôt que de vouloir à chaque fois réinventer la roue.

La standardisation des processus fait partie de ces thèmes délicats qu’il faudrait aborder. «Nous réalisons une pluevalue pour l’administration lorsque nous pouvons standardiser les procédures», explique le secrétaire d’Etat. Le but serait d’uniformiser les processus à tous les niveaux de l’administration fédérale. Pour réaliser cet objectif, des postes dédiés à la coordination sont nécessaires, pour permettre à toutes les parties prenantes de travailler ensemble.

Il ne faut pas sous-estimer l’aspect émotionnel qu’une telle standardisation apporterait, prévient Peter Grünenfelder. Car si les processus sont standardisés au niveau fédéral, les administrations locales et cantonales doivent également abandonner leur esprit de clocher et s’adapter.

«Mobilité» dans le canton d’Argovie

Durant sa conférence, Peter Grünenfelder a également évoqué l’exemple «Aargau 2.0» pour montrer comment un gouvernement mobile pouvait fonctionner. Le projet «Aargau 2.0» s’appuie sur quatre piliers: «intégration», «image», «information» et «interaction». Le canton veut réduire le fossé entre la population et le gouvernement (image et interaction). Il souhaite favoriser l’échange via les réseaux sociaux plutôt que les journaux quotidiens (information), et proposer des services en ligne sur différents supports (intégration).

Le canton utilise Twitter et Facebook comme canaux principaux, Youtube et Flickr à l’occasion. Les canaux sont utilisés intensément lors de catastrophes, comme par exemple ce printemps, lors des innondations. «Nous avons donné des informations actualisées toutes les six heures à la population», explique Peter Grünenfelder. Le canton s’est alors montré plus actuel que les stations de radio locales.

Pas d’erreur à répétition

Les collaborateurs du canton ont dû aussi apprendre à utiliser les nouveaux médias. «Nous devions faire face aux erreurs d’apprentissage.» Le canton ne pouvait pas tout prévoir à l’avance, «mais nous n’avions pas le droit de faire quatre fois la même erreur, sinon les médias nous tombaient dessus», commente le secrétaire d’Etat.

Benno Häfliger, directeur du Public Service chez Netcetera confirme les allégations de Grünenfelder, du point de vue des utilisateurs. «Quand on déménage, on souhaiterait que tout soit réglé en appuyant sur un bouton.» Un déménagement devrait fonctionner comme un «guichet unique» pour l’entreprise de déménagement, les nettoyages, l’annonce à la commune et dans les écoles.

«Sans faille et proactif»

«Pour parvenir au guichet unique, les informations doivent être distillées sans faille et de manière proactive», estime Benno Häfliger. Les polices cantonales ont réussi ce pas, avec leur plateforme Suisse e-police, qui vient d’être lancée. Les corps de police des cantons de Berne, Zoug, Fribourg, Schaffhouse et Saint-Gall ont réuni leurs services sur une plateforme commune.

La fin de la matinée d’hier était consacrée à un podium de discussion. Des sessions spécialisées et des ateliers ont eu lieu l’après-midi. Les thèmes des applications orientées population, ainsi que le développement de solutions gouvernementales mobiles pour des utilisations pratiques ont notamment été évoqués.


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