Stratégie

IBM transforme les mainframes en plateformes big data

| Mise à jour
par Jacques Cheminat / LeMondeInformatique.fr

Big Blue explique sa stratégie mainframe avec clairement une orientation sur le big data. De l'intégration de DB2 sur z/OS à celle de Cognos, IBM a démontré à travers plusieurs exemples son ambition.

(Quelle: IBM)
(Quelle: IBM)

Plusieurs milliers de participants se sont pressés au centre de convention du Hilton à Orlando à l'occasion de l'évènement Entreprise 2013 organisé par IBM. La star de cette conférence est le mainframe sous toutes ses formes. Après la montée en puissance de l'architecture x86 et la tendance à la déconsolidation, Big Blue a démontré les avantages et les bénéfices de ses grands systèmes. Il faut dire que depuis quelques années, les mainframes montrent un nouveau visage. Pour Patrick Kesler, directeur mainframe System Z chez IBM France, « il s'agit d'une stratégie sur le long terme, nous ne pouvions pas rester sur un modèle d'héritage. Il était nécessaire de nous ouvrir à d'autres choses ». Et les progrès ont été nombreux, ouverture vers le monde Linux, lancement de mainframe milieu de gamme.

Aujourd'hui, IBM n'a plus peur de confronter ses mainframes aux environnements x86. Steve Mills, senior vice-président de l'activité Software et Systems chez Big Blue, a démontré que « les grands systèmes apportent des réponses pertinentes sur plusieurs éléments, le TCO, empreinte environnementale dans les datacenters, l'administration, les niveaux de services, la sécurité, etc. ». Pour étayer ses dires, le dirigeant s'est livré à un véritable comparatif. Ainsi, consolider une base de données Oracle sur zLinux via un zEntreprise EC12 offre un TCA sur 3 ans de 5,7 millions de dollars contre 13,2 millions de dollars pour un environnement complètement Oracle. Patrick Toole, General Manager System z pousse même l'insolence jusqu'à parler des systèmes x86 comme d'un legacy.

Le mainframe devient une plateforme «analytique»

Un autre leitmotiv de la matinée est l'orientation vers le big data. Il s'agit d'un des quatre piliers de la stratégie d'IBM sur les mainframes. Les autres étant le cloud, la mobilité et la sécurité. Sur le big data, IBM a annoncé l'intégration de DB2 sur z/OS pour donner aux entreprises la possibilité d'intégrer dans leur datastore les résultats de Hadoop et l'arrivée de Cognos TM1 sur les mainframes pour fournir notamment aux directeurs financiers des outils de prévisions performants. « Il s'agit de donner à nos clients un avantage par rapport à leurs concurrents pour gagner des marchés », souligne Patrick Toole. Les clients, justement, n'hésitent pas à parler des mainframes comme d'une plateforme « analytique ».

C'est le cas du Crédit Mutuel, qui était présent à la conférence en la personne de Damien Ernst, CTO Global Group, qui a consolidé son architecture autour du mainframe z notamment pour la partie transactionnelle (IMS). Il a gardé des serveurs x86 sur la partie front pour les applications web. Mais à travers cette architecture, M. Ernst donne aux métiers et aux dirigeants des informations en temps réel sur la connaissance de leurs portefeuilles de produits, l'analyse des forces et des faiblesses des offres, l''amélioration de la stratégie commerciale de la société... D'autres exemples ont été donnés sur l'intégration du décisionnel dans les mainframes comme le fameux tournoi de tennis US Open. L'analyse des réseaux sociaux et de Twitter en particulier permet de prévoir la montée en charge des instances à allouer selon les joueurs qui se rencontrent.

Des cursus mainframe attendus en France

Derrière les annonces de l'intégration des solutions de big data, la question des compétences sur les mainframes est devenu récurrente et importante. Plusieurs participants interrogés dans les allées de la conférence, nous ont fait part de leur difficulté de recruter des spécialistes du mainframe dans leurs pays. La France ne fait pas exception, mais Alain Henry, vice-président System et Technology Group, nous a indiqué que des annonces allaient être faites prochainement sur le lancement de cursus dédiés à ces environnements, « aussi bien sur le développement à travers Cobol, mais également sur l'aspect architecture ». Un rapprochement avec des universités est donc attendu. « Il s'agit d'une priorité dans notre agenda », conclut Alain Henry.

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