Année de l’informatique : oui, l’IT suisse a sa place
Plus de 120'000 personnes travaillent dans le secteur IT en Suisse. Pourtant, le profil exigé devient de plus en plus complexe et il devient progressivement délicat de trouver des ressources humaines sur place dans un secteur qui en a pourtant un fort besoin. C’est pourquoi de nombreuses entreprises se voient contraintes de recourir à du personnel hors de Suisse.
Pour protéger la place IT helvétique, il faut augmenter nettement le nombre d’informaticiens très qualifiés ; tel est le constat dressé hier lors du symposium « Does Swiss IT matter ? » organisé conjointement par le groupe Java User et le Crédit Suisse, dans le cadre d’informatica08.
Comme le déclarait l’union faîtière SwissICT, les compétences spécialisées sont de plus en plus recherchées pour les postes de développeurs, de techniciens systèmes et de directeurs de projets. C’est ce qui explique les hauts salaires attachés à ces fonctions, qui tournent autour de 120'000 francs annuels. Malgré tout le dynamisme de la branche, l’incertitude qui y est liée expliquerait l’hésitation des étudiants au moment de choisir leur voie professionnelle. Selon George Sheldon, Professeur à l’Université de Bâle, le souvenir de l’éclatement de la bulle informatique juste après l’an 2000 a laissé des traces profondes. Ce ne serait donc pas à un problème d’image que le peu d’étudiants serait dû, mais le fait d’un phénomène « fait maison ». Selon M. Sheldon, le marché du travail IT devrait toutefois se normaliser bientôt ; entre temps, le recours à des ressources étrangères serait une solution.
D’après Claude Honegger, Chief Information Officer chez Crédit Suisse, la globalisation de la chaîne de production de valeur ajoutée amènerait une standardisation des processus et, de pair, une spécialisation accrue des fonctions attachées. Le Crédit Suisse, de son côté et malgré la tendance à l’offshoring des ressources IT, aurait augmenté son personnel IT de 18% en Suisse.
La tendance future serait, selon Martin Neff, directeur Economic Research chez Crédit Suisse, à une consolidation. Même s’il est possible de parler d’une légère baisse de régime en matière d’IT, il ne serait pas pertinent d’y voir une récession ; Crédit Suisse prévoit ainsi un taux de croissance ralenti à 1% par rapport à un taux d’inflation de 1,4%.
Kommentare
« Plus