Conseil fédéral

Ueli Maurer en interview: les chantiers IT de la Confédération

Ueli Maurer a été élu Président de la Confédération pour l’année 2019. En tant que Chef du Département fédéral des finances, le zurichois est aussi en charge de la numérisation de l’administration fédérale. En entretien avec nos collègues de la Netzwoche, il revient sur les chantiers IT de son administration et sur les défis et opportunités de la Suisse en matière numérique, qu’il s’agisse d’emploi, de start-up, ou de blockchain. 1ère partie: les chantiers IT de la Confédération.

(Source: Netzmedien)
(Source: Netzmedien)

1. L’INFORMATIQUE DE LA CONFEDERATION

Qu'est-ce que la numérisation signifie pour vous au quotidien?

Pas tant que ça pour moi personnellement, parce qu’elle ne m'affecte pas directement. Je suis tellement encadré par des spécialistes que je n'ai pour ainsi dire pas d'autres appareils à utiliser que la machine à café. Cela dit, je m'intéresse naturellement à la numérisation et je suis convaincu que nous devons relever ce défi.

Où en sont les efforts de numérisation dans votre département?

En premier lieu, nous nous efforçons d'associer l'ensemble de l'administration fédérale aux offices transversaux tels que l'Unité de pilotage informatique de la Confédération (UPIC) et l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT). Deuxièmement, la numérisation s'effectue par le biais de projets concrets. FISCAL-IT, le programme de renouvellement de l'informatique dans l'administration fiscale, a été achevé fin 2018. L’an dernier, nous avons démarré la numérisation de l'administration douanière avec le projet Dazit. Et nous préparons le remplacement de notre plate-forme SAP dans le cadre du projet SUPERB23. Nous avons ainsi la possibilité de développer des processus numériques dans toute l'administration fédérale. Nous aurons encore beaucoup à faire dans ce domaine.

Les problèmes de l'administration fédérale sont comparables à ceux d'autres grandes organisations.

Qu'entendez-vous par là?

Je l'ai dit: je ne signe ce projet que si on me montre qu'il nous permet d'économiser un millier de postes. 1000 emplois, cela ne représente que 3% de nos effectifs, mais certaines fonctions de l'administration fédérale s'y opposent bec et ongles. Je commence par les emplois parce que je veux nous forcer à repenser et à simplifier les processus. C'est le but de ce projet pour moi.

En raison de problèmes informatiques, l'Administration fédérale des contributions avait des arriérés de plus de 1,8 milliard de francs. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans l'informatique de l'administration fédérale?

Tout est désormais en ordre. Le remplacement des anciens systèmes informatiques a entraîné un certain retard. 1,8 milliard de francs, c'est beaucoup, mais ce n'est qu'environ 7% de toutes les créances. Au moment où ce chiffre a été dévoilé, les problèmes étaient déjà résolus.

Quels étaient ces problèmes?

FISCAL-IT englobe plus de 30 sous-projets. Lorsque vous les mettez en exploitation, vous ne disposez pas d'une puissance à 100% dès le départ. Les systèmes doivent être mis en place graduellement jusqu'à ce qu'ils soient opérationnels. Il est normal et il était prévisible qu'il y aurait un engorgement temporaire durant cette période. Nous sommes en train de changer la manière dont la TVA est traitée et, ici aussi, il faudra quelques semaines pour que le système supporte la totalité de la charge.

N'y a-t-il pas un problème de fond dans l'informatique de l'administration fédérale?

Nous avons des problèmes de fond avec les projets à grande échelle parce que nous disposons de trop peu de personnel. La limitation des effectifs nous empêche d'embaucher davantage de personnes. Nous devons donc beaucoup travailler avec des tiers, ce qui entraîne des dépendances. Nous allons continuer ces prochaines années à relever les défis du numérique avec un déficit de personnel, car nous ne pouvons pas nous développer partout où nous le devrions. Mais les problèmes de l'administration fédérale sont comparables à ceux d'autres grandes organisations. Tant en termes de défis de performance opérationnelle dans le domaine informatique que de gestion de projet.

Consultez ici les autres parties de l’interview:

2. Cyberadministration

3. L’impact du numérique sur l’emploi

4. Start-up et crypto-économie

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