Open-innovation

Comment le Groupe Mutuel collabore avec des start-up pour innover

Onze start-up participent au premier programme d’accélération InnoPeaks du Groupe Mutuel. Pour en savoir plus, notre rédaction a demandé à Nicolas Loeillot, Chief Innovation Officer de l’entreprise, comment se déroule la co-innovation en collaboration avec les équipes métiers.

Nicolas Loeillot, Chief Innovation Officer du Groupe Mutuel.
Nicolas Loeillot, Chief Innovation Officer du Groupe Mutuel.

Suisse, mais aussi Canada, Espagne, France ou encore Russie… les onze start-up du premier programme d’accélération d’InnoPeaks viennent des quatre coins du monde. Comment s’est fait ce choix?

InnoPeaks n’a pas pour vocation de faire la promotion des start-up locales mais de trouver des solutions à des problèmes locaux. La taille du pays limite forcément le nombre de start-up en mesure d’offrir les solutions adéquates. S’il le faut, nous irons en chercher en Chine. Notre choix s’est aussi porté sur des start-up déjà assez mûres, nos collaborateurs n’étant pas nécessairement familiarisés avec le monde de l’innovation. La maturité des start-up choisies nous permet aussi de leur donner plus facilement un accès au marché suisse. Pour les participants, il s’agit là d’un des points forts du programme.

L’objectif de cette plateforme d’open-innovation est aussi d’accélérer vos capacités d’innovation en interne. Comment prend forme la collaboration entre les start-up et les équipes?

L’intérêt des équipes métiers du Groupe Mutuel pour les start-up n’allant pas de soi, nous avons mis en place le concept de «Red Box». Il s’agit pour les jeunes entrepreneurs de sortir de leurs pitchs habituels qui s’adressent aux clients, investisseurs ou partenaires pour les réorienter en fonction des besoins organisationnels et opérationnels du Groupe Mutuel. Les responsables métiers sont ensuite en mesure de mieux juger si les idées proposées sont intéressantes et réalisables. Si c’est le cas, elles seront déclinées dans un premier temps sous forme de proof-of-concept puis éventuellement intégrées à notre roadmap. La démarche de co-innovation permet aussi de faire apparaître parfois des synergies possibles entre les solutions des start-up et des outils dont nous disposons déjà. Il est par exemple apparu que les services thérapeutiques en ligne de la start-up nord-américaine Mendability pourraient être enrichis avec les chatbots que nous allons déployer.

Les jeunes pousses sélectionnées développent-elles toutes des solutions a priori utiles pour le Groupe Mutuel?

Certaines travaillent sur des technologies qui paraissent très éloignées de notre cœur de business aujourd’hui mais présentent un fort potentiel pour le futur. A l’image de Swiss Vault, active dans le data management. Leur solution réduit considérablement l’empreinte carbone du stockage de données et peut s’avérer utile aux activités de notre Data Lab, qui vise à créer de nouveaux services en puisant dans 25 ans de données d’assurance santé. Nous pourrions à l’avenir combiner cette masse d’informations avec des données tierces, pharmaceutiques ou génétiques, pour faire de la prédiction et de la prévention. AdvAIsor développe une technologie que nous pourrions également exploiter en interne. Cette start-up de Zurich met au point une technologie basée sur l’IA pour identifier le niveau de satisfaction au sein d’une entreprise en analysant le ton des e-mails rédigés par les employés. De quoi savoir si l’ambiance est bonne ou mauvaise au sein de l’entreprise dans son ensemble ou dans un département en particulier. Mais aussi d’identifier les goulots d'étranglement dans les processus de communication interne. La collaboration initiée avec cette start-up est aussi intéressante car leur mode d’organisation, très agile, force nos équipes à s’adapter à un rythme de travail plus rapide.

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