En Suisse, l’essor des LLM coïncide avec un recul de l’emploi dans certains métiers
Une étude du KOF met en évidence une hausse du chômage en Suisse, depuis fin 2022, dans plusieurs professions qualifiées, notamment chez les développeurs et les journalistes. Un phénomène que l'institut conjoncturel de l'EPFZ met en lien avec la diffusion des grands modèles de langage.
L’IA ne remplace pas encore les humains, mais elle aurait de quoi faire trembler ceux dont les métiers reposent sur les mots et le code. Le KOF, l'institut conjoncturel de l'EPFZ, a publié une étude analysant les effets de l'avènement des grands modèles de langage (LLM), dès fin 2022, sur le marché du travail suisse.
Développeurs, journalistes et spécialistes marketing particulièrement touchés
Les chercheurs observent que, depuis fin 2022, les professions considérées comme fortement exposées aux LLM – notamment les programmeurs, développeurs, correcteurs, journalistes ou spécialistes en marketing – connaissent une hausse relative du chômage et une baisse des offres d’emploi. En moyenne, le nombre de chercheurs d’emploi dans ces secteurs a augmenté de 27% de plus que dans les métiers moins exposés, comme le personnel de nettoyage ou les concierges.
Ces résultats reposent à la fois sur les données des offices régionaux de placement et sur celles d’un fournisseur privé couvrant une large part des annonces en ligne. L’évolution négative dans les métiers exposés ne s’explique pas par la conjoncture générale, précisent les auteurs, mais coïncide temporellement avec l’introduction des LLM.
Impact modéré selon l’âge, effet global à relativiser
L’étude note également que les travailleurs de moins de 50 ans sont légèrement plus touchés que leurs aînés, bien que les écarts selon l’âge restent moins marqués qu’aux États-Unis.
Bien que l’analyse ne porte pas directement sur les effets globaux, les auteurs estiment plausible que l’intelligence artificielle augmente la productivité des entreprises suisses. Cela pourrait réduire les coûts de production, entraîner des baisses de prix et stimuler la demande dans d’autres secteurs, ce qui favoriserait la création indirecte d’emplois . Ces mécanismes macroéconomiques ne sont pas quantifiés dans l’étude, mais sont mentionnés comme des effets possibles à moyen terme.
L’étude complète (en allemand) est disponible en ligne.