Baromètre cybersanté suisse 2025

En Suisse, la numérisation dans la santé suscite des sentiments mitigés

par Dajana Dakic (traduction/adaptation ICTjournal)

La population suisse et les professionnels de la santé font preuve d'un certain scepticisme à l'égard de la numérisation dans le secteur de la santé. La protection des données, la confiance et l’aspect pratique sont des éléments décisifs pour accroître l'acceptation dans ce domaine.

(Source: igor / Fotolia.com)
(Source: igor / Fotolia.com)

Beaucoup espèrent que les applications numériques dans le secteur de la santé simplifieront les procédures de traitement et amélioreront la qualité des soins. Mais comme le montre le Baromètre cybersanté suisse (eHealth Barometer) 2025, la population suisse et les acteurs du secteur de la santé ont des sentiments mitigés à l'égard de la numérisation. 

Préoccupations

Selon les résultats de l'enquête, une grande partie de la population (71%) interrogée par l'institut GfS de Berne reconnaît l'intérêt de stocker des données de santé, par exemple dans le Dossier électronique du patient (DEP). Cependant, la majorité (56%) exprime des réserves concernant la protection des données et une intégration directe dans le quotidien des traitements.

En outre, la population s'interroge sur les autorisations d'accès. Les personnes qui inspirent le plus confiance sont les médecins: 83% des personnes interrogées accorderaient à ces derniers un accès illimité à leurs données de santé personnelles. Il en va toutefois autrement pour les entreprises privées: selon l'enquête, 68% de la population s'oppose à ce que des entreprises privées aient accès à leurs données.

Les professionnels de la santé ont également des réserves quant à la numérisation de leur secteur, en particulier si aucun avantage clair n'est perceptible. Cependant, lorsqu'il existe un intérêt pratique, par exemple dans le cas des dossiers médicaux électroniques (DME), utilisés par quatre médecins sur cinq, l'acceptation des applications numériques augmente. La majorité de la population (87%) souhaite également disposer d'outils pratiques, par exemple pour recevoir un rappel lorsqu'une ordonnance arrive à expiration ou pour vérifier les intolérances médicales.

Mesures

Selon les auteurs de l'étude, pour accroître l'acceptation de la numérisation dans le secteur de la santé et garantir de nouveaux progrès, il faut d'une part des mesures claires en matière de protection des données. Des technologies et des réglementations sûres permettraient de réduire les inquiétudes concernant les offres numériques. D'autre part, il est important de faire confiance non seulement à la technologie, mais aussi aux acteurs du système de santé qui fournissent les soins. En outre, les applications numériques doivent apporter une aide immédiate, être facilement accessibles et améliorer sensiblement la qualité des traitements.

Si l'accent est mis sur des technologies sûres, des personnes dignes de confiance et une utilisation quotidienne efficace, l'acceptation de la numérisation dans le secteur de la santé augmentera, tant au sein de la population que chez les professionnels de la santé, affirment les auteurs de l'étude.
 

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