Journée de la protection des données

2021 sera-t-elle pro ou anti-privacy?

A l’heure où la pandémie met la question du compromis entre privacy et enjeux sanitaires sur le devant de la scène, quelles tendances émergent en 2021 concernant le thème sensible de la protection des données? Healthtech tous azimuts, marketing comportemental et technologies pro-privacy... les chercheurs de Kaspersky se projettent.

(Source: Stafford GREEN from Pixabay )
(Source: Stafford GREEN from Pixabay )

Marquée par la crise du coronavirus, l'année 2020 a cristallisé certains enjeux autour de la protection des données personnelles. Avec l'apparition d’applications de traçage des contacts, de dispositifs servant à garantir la distanciation sociale ou à contrôler l'état de santé des employés, la question du compromis entre privacy et urgences sanitaires s’invite en effet sur le devant de la scène, observent les chercheurs de la firme de cybersécurité Kaspersky, avant de livrer leurs prédictions en la matière pour 2021.

Toujours plus de données de santé

Toujours plus d’appareils connectés mesurant et collectant des données de santé vont apparaître sur les marchés. Température corporel, poids, taux de glucose, ECG, tension artérielle vont toujours plus pouvoir être compilés avec d’autres données (fréquence cardiaque, activité, etc.) déjà couramment mesurées par des bracelets, montres ou appareils connectés spécialisés. Soit «d'énormes quantités de données qui sont inestimables pour les spécialistes du marketing et les assureurs», souligne le rapport.

Le marketing comportemental va gagner en créativité

L'exploitation de webcams pour mesurer l'engagement d'employés, de tests sur les réseaux sociaux à des fins de publicité ciblée, de playlistes pour déterminer l’humeur de quelqu'un sont des pratiques inquiétantes, mais qui existent déjà, notent les chercheurs de Kaspersky. Et de prévenir que les spécialistes du marketing comportemental vont faire preuve de toujours plus de créativité pour étoffer les données dont ils disposent. Avec pour conséquence principale de créer un effet paralysant, en incitant les consommateurs/utilisateurs à peser le poids de chaque comportement avant d'agir. On pourrait aller jusqu’à imaginer que les décisions prises dans un jeu vidéo «influencent d'une manière ou d'une autre un facteur inconnu dans votre vie réelle», anticipent les auteurs.

Des technologies au service de la privacy

Les prédictions de la firme de cybersécurité russe n'évoquent toutefois pas uniquement des évolutions fâcheuses au regard du respect de la privacy. «Alors que les entreprises sont de plus en plus conscientes des données dont elles ont réellement besoin et que les consommateurs s'opposent à la collecte incontrôlée de données, des outils de protection de la vie privée plus avancés apparaissent et sont de plus en plus largement adoptés», expliquent les auteurs. Les progrès matériels dont bénéficieront les smartphones permettront aux développeurs de créer des applications et outils capables de filtrer les données partagées et d’en limiter la quantité. Des approches entre autres permises par l’emploi de réseaux neuronaux sur l'appareil plutôt que dans le cloud. L'apprentissage fédéré devrait par ailleurs devenir la méthode de référence pour traiter les données jugées trop privées.

Le rapport Privacy predictions for 2021 publié sur le site SecureList de Kaspersky développe d’autres perspectives, notamment liées à la privacy en tant qu'argument de vente. L'apparition de futurs règlements obligeant les firmes tech à fournir aux autorités l'accès aux données stockées dans leurs solutions est aussi évoquée. A l’image de la résolution adoptée par le Conseil de l’UE qui, selon ses opposants, met en péril l’utilisation d’un chiffrement de bout en bout au sein des services et applications de messagerie.

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