Agile versus cascade
Si les méthodes de développement agiles sont largement répandues en Suisse, des projets échouent par manque de soutien de la direction ou par manque d’expérience. C’est l’un des constats de l’étude SwissQ-Trend sur l’état des procédures et méthodes agiles dans le pays.

Où en est le développement agile au sein des entreprises suisses? C’est la question que s’est posé SwissQ, qui publie pour la deuxième fois les chiffres et faits annuels liés aux procédures et méthodes agiles en Suisse.
Les résultats se basent d’une part sur un sondage en ligne ayant récolté plus de 580 réponses, d’autre part sur 25 interviews de cadres IT issus de différentes branches. Pour la première fois, SwissQ a mené cette étude Trends & Benchmarks» en coopération avec l’Institut de Management technologique de l’Université de Saint-Gall.
Le modèle en cascade à nouveau le plus courant
De nombreuses entreprises mettent en œuvre plus d’un modèle de développement logiciel. Le modèle en cascade est le plus représenté avec 53%, ainsi que les méthodes de développement agiles avec 49%. Ce tandis que 20% des sondés procèdent de surcroît par itération ou développent avec RUP ou Hermes (10% chacun).
Si l’on compare ces valeurs avec l’étude de l’an dernier, on voit une tendance au modèle en cascade. Ils n’étaient que 40% à l’utiliser il y a un an, contre 53% en 2013. SwissQ y pressent un lien avec le nombre croissant de gros projets. Malgré le modèle en cascade, la mise en œuvre au sein des différentes équipes serait menée de manière agile. Le processus agile marque cependant un léger recul par rapport à l’an dernier (49% en 2013 contre 51% un an plus tôt). SwissQ a splitté les procédures agiles selon la méthode utilisée. Scrum est la plus représentée avec 85,7%, et a peu progressé par rapport à l’an dernier. Un mix de différentes méthodes agiles suit en deuxième place, tandis que Kanban arrive en troisième position avec 24,3%.
Les moteurs des méthodes agiles les plus souvent cités sont les développeurs (60.4%), puis les chefs de département (43.9%), suivis de près par les chefs de projet (43.2%).
Pourquoi développer agile?
Au-delà des modèles de développement utilisés, SwissQ a également investigué les raisons qui poussent les entreprises à mettre en œuvre des méthodes agiles. Il en ressort que 95,7% des sondés veulent accroître, grâce aux processus agiles, leurs capacités à se consacrer à d’autres priorités. 93,5% espèrent des cycles de projet plus courts et des réactions plus rapides aux besoins des clients et marchés. 89,2% souhaitent améliorer la collaboration entre le business et l’IT. D’autres entreprises attendent des méthodes agiles un meilleur moral des troupes, la minimisation des risques ou l’augmentation de la productivité.
Ces raisons sont confrontées à différentes difficultés qui entravent l’introduction de méthodes agiles. Le problème le plus souvent évoqué est le manque de capacité à changer la culture organisationnelle. La moitié des sondés craignent une perte de contrôle et plus d’un quart déplorent un manque de collaborateurs expérimentés.
Ces peurs ne sont pas totalement infondées. Seuls 6,4% des sondés sont très satisfaits de la mise en œuvre de méthodes agiles. Pour 43,6%, l’avantage escompté a tout de même été atteint. 29.3% investissent un peu plus de temps que prévu, tandis que les 20.7% restants estiment que les méthodes agiles ne répondent pas à leurs attentes ou trouvent le procédé compliqué.
Mais au fond, pourquoi les projets agiles échouent-ils? Pour 54% des sondés, la philosophie de leur entreprise n’est pas compatible avec les valeurs agiles. Le manque de soutien du management est cité par 46% des personnes interrogées, tandis que 44% affirment manquer de l’expérience nécessaire.
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