Comment la reconnaissance faciale se généralise dans les aéroports

Les données biométriques sont toujours plus utilisées dans les aéroports. Aussi bien pour des questions de contrôle et de sécurité que pour améliorer l'expérience des voyageurs avec des services sans contact. L’aéroport de Francfort vient ainsi d’annoncer le déploiement de 87 nouvelles bornes biométriques polyvalentes, le modèle TS6 Kiosks de SITA, afin d'accroître l'efficacité opérationnelle tout en améliorant l'expérience des passagers. «La borne TS6 de SITA peut être utilisée pour l'enregistrement et l'étiquetage des bagages, ouvrant ainsi la voie à un voyage sans contact et mobile pour les passagers. Le déploiement à l'aéroport de Francfort représente la plus grande mise en œuvre de SITA en Europe», indique l’annonce du fournisseur informatique de l'industrie aéronautique mondiale.

Contrôle automatique aux frontières

Dans sa documentation, SITA précise que ses bornes TS6, dotées de système de reconnaissance faciale, sont aussi conçues pour un autre cas d’usage, celui du contrôle automatique aux frontières (bornes ABC pour «Automated Border Control»). Ces systèmes visent à répondre aux besoins des aéroports dans le cadre du programme «Smart Borders», qui demande aux pays de l'espace Schengen, dont la Suisse fait partie, de mettre en place un système d'entrée-sortie (EES) «conçu pour garantir des contrôles solides et cohérents des voyageurs tout au long des frontières extérieures de l'Europe», explique SITA. La version alémanique du média suisse Watson a récemment rapporté que l'aéroport de Zurich allait déployer un système EES, pour demander aux voyageurs des pays tiers de fournir des données numériques et biométriques (photo du visage et scans des doigts d'une main) à l'entrée dans l’espace Schengen. Pour ces nouveaux guichets automatiques, le canton de Zurich a fait appel à la société allemande Secunet Security Networks.

Mona, un assistant mobile basé sur la reconnaissance faciale

Les technologies biométriques peuvent aussi être mises à profit pour guider les passagers, tout en fournissant aux aéroports une solution de marketing relationnel. En octobre 2020, l’aéroport Lyon-Saint Exupéry a initié le test de Mona, un assistant mobile basé sur la reconnaissance faciale, développé par Atipik. Pour ce projet, l'agence digitale genevoise a remporté deux catégories du Meilleur du Web 2021. Dans un cas d’étude publié sur son site, Atipik explique que Mona, qui guide les voyageurs depuis chez eux jusqu'au décollage de leur avion, est intégré à l'application mobile de l'aéroport. L’objectif de cet assistant numérique n’est pas uniquement de faire gagner du temps aux passagers, mais aussi de leur proposer des services pertinents, au bon moment. «L'assistant est entièrement interconnecté aux autres systèmes d'information de l'aéroport (Salesforce, Magento, etc.) et connaît donc vos habitudes, votre position en temps réel et vos préférences», explique Atipik.

Expériences et services et personnalisés

Pour faire appel à Mona, les utilisateurs créent au préalable leur profil biométrique dans l’application. «Grâce à la reconnaissance faciale et à un parcours dédié au sein de l’aéroport, l’abonné Mona franchit sans contact physique et sur simple présentation de son visage les différents points de contrôle aéroportuaire (hors contrôle aux frontières), depuis le dépôt des bagages jusqu’à l’embarquement», explique dans un communiqué l’entrepise Vinci Airports, qui opère l'aéroport lyonnais. Côté marketing, l’assistant peut offrir à ses utilisateurs des services et expériences personnalisés, développés en partenariat avec les compagnies aériennes et les commerces de l’aéroport. Vinci Airports et Atipik se disent conscients des craintes que soulève la technologie de reconnaissance faciale. Mona respecte en ce sens les recommandations en matière de protection des données, notamment en laissant le contrôle total au passager.