Ubérisation

La libéralisation du marché des taxis en démarrage

Le Conseil national a adopté la motion du libéral-radical valaisan Philippe Nantermod visant à libéraliser le marché des taxis et à lui permettre d’être compétitif face aux nouveaux services dont Uber.

L'ubérisation est davantage qu'un problème de concurrence selon Doris Leuthard. (Source: Uber)
L'ubérisation est davantage qu'un problème de concurrence selon Doris Leuthard. (Source: Uber)

Les offres récentes de covoiturage payant ou de transport avec chauffeur à la Uber ne devraient plus être avantagées par rapport aux taxis. Par 131 voix contre 55, le National a adopté lundi la motion de Philippe Nantermod (PLR/VS) qui veut libéraliser le marché en incluant les nouveaux outils technologiques. Ce texte permet donc à Uber de sortir de la zone grise et à ses concurrents de se battre à armes égales. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
 
Le texte demande de soumettre le transport régulier et professionnel de personnes dans des véhicules de tourisme à la loi sur la circulation routière, et non plus à l'ordonnance correspondante sur la durée du travail et repos. «Refuser ce texte, c'est interdire au secteur d'innover et de se mettre à la page», a argué le motionnaire Philippe Nantermod. Selon lui, les taxis doivent faire face aujourd'hui à des normes «dépassées», parmi lesquelles l'obligation du tachygraphe, les permis professionnels et les horaires spéciaux.
 
Face à la volonté du libéral-radical valaisan de faciliter les conditions de travail des chauffeurs de taxi, les partis de gauche, eux, souhaitent davantage une réglementation d’Uber sur les conditions de travail actuelles. «La Suisse ne doit pas baisser pavillon parce qu'un nouvel arrivant, Uber, ne veut pas respecter ses règles, a martelé en vain Jean-Christophe Schwaab (PS/VD), malgré le soutien de la gauche. Ce contexte ne justifie pas la suppression des protections pour les travailleurs et les clients.»
 
Le Conseil fédéral dans la bataille
Le Conseil fédéral s'est déclaré prêt à adapter les prescriptions concernant le transport de tiers dans des véhicules sur la base de nouvelles offres (professionnelles ou non professionnelles). «Il faut aller de l'avant, l'«ubérisation» est davantage qu'un problème de concurrence», a abondé la ministre des transports Doris Leuthard, indiquant que le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a constitué un groupe de travail sur cette question. Le Conseil fédéral s'était déjà dit prêt à soumettre un projet législatif tout en précisant qu’il ne pourra pas «influer sur les conditions de travail des chauffeurs de taxi, étant donné que la compétence incombe aux communes et aux cantons.»

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