Interview

Gentile Massimo, Aéroport de Genève: «L’échange de données est crucial pour le secteur aérien»

| Mise à jour
par Interview de Rodolphe Koller

Notre rédaction a rencontré Massimo Gentile, Directeur de l’IT de l’Aéroport de Genève. Il explique les services que développe l’aéroport pour les compagnies et les passagers, dans un contexte de mutation du secteur aérien.

Massimo Gentile, Chef de la division Technologies de l’Information et de la Communication
Massimo Gentile, Chef de la division Technologies de l’Information et de la Communication

Le secteur de l’aviation a beaucoup changé ces dernières années. Quels sont ces changements au niveau de l’aéroport et plus particulièrement de son IT?

Traditionnellement, le rôle de notre département est de fournir les services IT et télécoms de l’aéroport, ainsi que des prestations aux quelque 150 sociétés présentes sur la plateforme aéroportuaire. Mais il est vrai que le secteur évolue et nous ne sommes plus seulement une plateforme sur laquelle des avions décollent et atterrissent. La tendance du business est clairement au développement de nouveaux services aux passagers, mais la maîtrise des coûts reste importante. L’aéroport de Genève s’est beaucoup développé ces dernières années et il nous faut travailler à ce que notre architecture applicative soit plus homogène, notamment pour répondre à la conjoncture à laquelle nous sommes très exposés.

L’aéroport propose déjà de nombreuses prestations en self-service. Planifiez-vous de nouveaux services sur ce modèle?

C’est effectivement un domaine qui se développe rapidement et nous avons plusieurs projets en cours. Au niveau du check-in nous mettons des kiosques d’enregistrement à disposition, qui sont connectés aux systèmes des compagnies et nous avons récemment déployé de nouvelles bornes permettant également l’impression des étiquettes pour les bagages. Nous envisageons aussi de réaliser  prochainement des tests pour la dépose directe des bagages par les passagers, sans passer par un guichet. Et nous avons installé ces derniers mois la première e-gate pour l’embarquement en self-service. Il faut néanmoins rester pragmatique, car ces nouveaux services ne sont pas adaptés à tous les passagers. Par ailleurs, l’aéroport de Genève a un problème d’espace, qui concerne encore davantage l’aérogare que les pistes. On ne peut donc pas multiplier les guichets et les options à bien plaire.

Comment se passe l’échange d’informations entre les aéroports et les compagnies?

L’échange des données et leur standardisation sont des éléments cruciaux. Un aéroport ou une compagnie ne peut rien faire seul. Les informations existent, elles sont souvent fiables, mais elles sont éparpillées partout. Les organismes internationaux comme IATA ou ACI – pour les aéroports – travaillent à cette standardisation, mais ils ne peuvent pas imposer leurs concepts. Les éditeurs spécialisés contribuent aussi à améliorer les choses avec des solutions technologiques. De notre côté, nous travaillons avec les compagnies pour des projets spécifiques. A titre d’exemple, nous planifions l’introduction d’un système permettant de garantir qu’un bagage se trouve sur le vol avec le passager. L’idée est de scanner les bagages à l’entrée de l’avion, soit manuellement, soit par RFID, et de mettre ces informations à la disposition des handling agents (Dnata et Swissport), qui représentent les compagnies aériennes.

Pensez-vous développer d’autres services aux passagers?

Oui, la mutation du secteur fait qu’un lien prend forme entre les passagers et les aéroports, et plus seulement avec les compagnies. L’aéroport joue et aspire à jouer un rôle plus important encore. Nous proposons déjà des informations via notre site et notre application mobile GVApp, ainsi qu’un service payant pour la réservation d’une place de parking. Nous sommes en train de développer une plateforme e-business pour proposer encore d’autres prestations, qui seront ultérieurement intégrées à notre app mobile. Nous envisageons notamment de commercialiser des nouveaux services aux passagers, comme des accès prioritaires aux contrôles de sûreté ou aux lounges pour les passagers voyageant en éco.

 

 

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