Le réseau pour la souveraineté numérique suisse suscite un vif intérêt
Lancé l’été dernier, le «Réseau SDS», créé par la Confédération, la Ville de Zurich, la Poste et la Haute école spécialisée bernoise, poursuit son expansion. Plus de 100 organisations, dont de nombreuses autorités, y ont aujourd'hui adhéré.
En juillet 2025, plusieurs acteurs du secteur public – dont la Confédération (Département fédéral de justice et police), le département IT de la Ville de Zurich (OIZ), la Poste et la Haute école spécialisée bernoise (BFH) – ont lancé le «Réseau SDS – Suisse Digitale Souveraine». Cette plateforme vise à renforcer l’indépendance technologique du pays en réunissant autorités, entreprises et experts autour de thèmes comme la réduction de la dépendance aux fournisseurs étrangers, l’usage de technologies open source et l’exploitation souveraine d’infrastructures informatiques. Depuis sa création, le Réseau SDS n’a cessé de s’agrandir: selon son site officiel, plus de 100 organisations y sont aujourd’hui affiliées, parmi lesquelles de nombreuses autorités.
Dans un récent communiqué, le réseau souligne l’adhésion du canton de Berne, qui souhaite participer via son Office de l’informatique et de l’organisation (OIO) ainsi que par la conférence «administration numérique et TIC». eOperations Suisse, l'organisation qui vise à mettre en place des services administratifs numériques communs pour la Confédération, les cantons et les communes, fait également partie du réseau.
Dans un article publié sur Swissinfo, Thomas Fischer, directeur adjoint du OIO, avertit que la dépendance envers des entreprises technologiques étrangères représente un risque pour l’accomplissement des missions de la collectivité publique suisse. Le canton examine donc «dans la mesure du possible des alternatives souveraines, c'est-à-dire celles qui sont davantage sous contrôle suisse qu'aujourd'hui». Le directeur adjoint reconnaît toutefois qu’il n’existe actuellement aucune alternative réellement adéquate à la solution intégrée de Microsoft pour l’administration publique.
Le réseau SDS entend remédier à cette situation. Matthias Stürmer, cofondateur de l'Institut Public Sector Transformation de la BFH, explique à la rédaction: «À court terme, nous voulons montrer qu'il existe en Suisse à la fois une demande et une offre pour des solutions numériques souveraines. Notre réseau rassemble les autorités et les entreprises informatiques suisses. À long terme, nous voulons corriger la défaillance du marché causée par la position monopolistique d'un petit nombre de fournisseurs. Pour ce faire, nous souhaitons mettre en place des structures professionnelles».
Concrètement, le réseau SDS ambitionne de se transformer en un «Centre pour une Suisse numérique souveraine» (Centre SDS), à l’image du centre allemand Zendis. Pour financer les travaux de création, les responsables prévoient prochainement de soumettre une demande à Innosuisse. Selon le site web du projet, le réseau est actuellement à la recherche de partenaires de mise en œuvre.