Suivi en gare

Les CFF démentent vouloir utiliser de la reconnaissance faciale (update)

par Maximilian Schenner et traduction/adaptation ICTjournal

Alors qu’un média alémanique a rapporté que les CFF prévoyaient d'installer des caméras vidéo à reconnaissance faciale dans 57 gares, l’entreprise fédérale a démenti.

(Source: ©SBB CFF FFS)
(Source: ©SBB CFF FFS)

Mise à jour du 21 février 2023: Les CFF affirment ne pas avoir l'intention d’utiliser de logiciel de reconnaissance faciale. L’entreprise fédérale l’a fait savoir dans un communiqué, en réaction à l'article du magazine alémanique des consommateurs Ktipp (lire ci-dessous). Les CFF précisent aussi qu’il est garanti que les données sont collectées de manière anonyme et qu’aucun lien n'est établi avec des données personnelles.

L’entreprise ferroviaire souligne  par ailleurs être depuis longtemps en contact avec le Préposé fédéral à la protection des données (PFPDT). Les CFF affirment qu’ils répondront à toutes les exigences formulées par celui-ci avant d'introduire leur système  de mesure de l’affluence.  

«Les CFF ont informé le PFPDT de ce projet en octobre 2022. Ils lui ont assuré que les données ne se rapporteraient pas à des personnes et qu'ils effectueraient une analyse d'impact sur la protection des données concernant le projet. Par ailleurs, le PFPDT accompagne ce projet», a de son côté communiqué le Préposé fédéral. 

News originale du 16 février 2023: Les CFF voudraient tracer les voyageurs à l'aide de la reconnaissance

Les personnes qui fréquentent les gares CFF seront apparemment toujours plus suivies à la trace. Les chemins de fer fédéraux veulent installer des caméras à reconnaissance faciale dans certaines gares à partir de septembre 2023, rapporte le magazine alémanique des consommateurs Ktipp,  qui a pu prendre connaissance du projet «KundenFrequenzMessSystem 2.0»: «En associant les données relatives aux mouvements des personnes à des données provenant d'autres sources, telles que les données des passagers, il est possible de fournir des renseignements sur le comportement des visiteurs dans les gares.»

Les CFF utilisent déjà un système de suivi des personnes dans de nombreuses gares. En 2021, les Chemins de fer fédéraux avaient déjà franchi une étape de plus dans le développement de ce système d’analyse du flux des voyageurs.

Le document consulté par Ktipp indique que l'objectif concret de la surveillance est d'augmenter le «taux de prélèvement» par passager, c'est-à-dire de faire entrer plus d'argent dans les caisses des magasins des gares. Plus les commerçants font de chiffre d'affaires, plus ils doivent payer de loyer aux CFF. 

Les capacités de suivi escomptés incluraient l’accès à des informations telles que le chemin emprunté par les voyageurs, leur âge, sexe et taille, les bagages et les objets qu’ils transportent, les boutiques qu’ils fréquentent ou encore l’argent qu’ils y dépensent. Les CFF auraient en outre  l'intention de stocker les données saisies dans le cloud de Microsoft. Selon la description du projet, outre les collaborateurs des chemins de fer, les exploitants des magasins de gare devraient également avoir accès aux données.

Des caméras dissimulées 

Les nouvelles caméras ne devraient pas être visibles à l'œil nu, précise Ktipp. Dans les documents consultés, les CFF exigent en outre une «identification univoque de la personne pendant toute la durée de son séjour dans la gare». Une exigence qui ne respecte pas la loi sur la protection des données, selon laquelle les personnes doivent explicitement consentir au traitement de leurs données. Les CFF affirment en revanche à Ktipp que les données sont saisies de manière anonyme. Et les informations des caisses des magasins ne seraient utilisées que «de façon générale», le comportement d'achat n'étant pas mis en relation avec les données du Swisspass ou de l'application CFF. 

Un «risque considérable» pour la protection des données

En réaction, Adrian Lobsiger, Préposé fédéral à la protection des données, exige des CFF un concept de protection des données. La «multitude de données collectées et le risque de réidentification des personnes» représentent un « risque considérable pour la protection de la personnalité des passants», confie Adrian Lobsiger à Ktipp. 

Les CFF veulent commencer à déployer ce système à la gare de Schaffhouse, où ils suivront le comportement des passagers dès septembre. «Au final, environ 57 gares seront entièrement équipées et des données supplémentaires seront mises à disposition», écrivent encore les CFF. L'entreprise prévoit de conclure des contrats avec les fournisseurs de caméras et de logiciels jusqu'en août 2028 au moins, avec possibilité de prolongation jusqu'en 2033.

Tags
Webcode
edNBaGiS