La Ville de Saint-Gall veut interdire la reconnaissance faciale automatique dans les lieux publics
Le conseil municipal de la Ville de Saint-Gall souhaite interdire la reconnaissance faciale automatisée dans l'espace public - ce serait la première ville de Suisse à le faire. Cette décision a été prise suite à une motion de la gauche et des verts.
La Ville de Saint-Gall veut interdire la reconnaissance faciale automatique dans l'espace public. Elle est la première ville de Suisse à souhaiter une telle interdiction, rapporte le quotidien St. Galler Tagblatt. A noter que le conseil municipal de la Ville de Zurich a déposé une motion similaire cet été.
A Saint-Gall, la motion émane de la gauche et des verts. Elle a été adoptée par 31 voix contre 27 et deux abstentions. Pour les auteurs de la motion, si les logiciels de reconnaissance faciale étaient couplés à la vidéosurveillance, cela permettrait une surveillance de masse à grande échelle, rapporte la version alémanique du site Watson. Ils ajoutent que cela viole les droits fondamentaux et dissuade les gens d'exercer des droits tels que la liberté d'expression ou de réunion. Le conseil municipal doit maintenant compléter les dispositions légales régissant la vidéosurveillance dans l’espace public par une interdiction des systèmes de reconnaissance faciale biométrique.
L'interdiction de la reconnaissance faciale automatisée est aussi l'objectif d'activistes en Suisse romande. L’alliance «Stop à la reconnaissance faciale», réunissant AlgorithmWatch Suisse, Amnesty International et la Société Numérique, a adressé en mai dernier une pétition aux autorités de la villes de Lausanne et Zurich.
A l'international, la première interdiction de ce type de système a été prononcée par la ville de San Francisco en 2019, rappelle l’ONG Electronic Frontier Foundation (EFF). Et de préciser que, depuis, 16 autres municipalités ont suivi le mouvement aux USA, dont Boston, Minneapolis, New Orleans, Oakland ou encore Portland.
