Litige juridique

Hertz réclame 32 millions à Accenture pour la refonte désastreuse de ses sites web

Le géant de la location de voitures Hertz porte plainte contre Accenture à cause de la refonte catastrophique de son identité digitale. En cause, des retards en cascade, des fonctionnalités incomplètes ou encore un cahier des charges pas rempli voir ignoré dans certains cas.

(source: hertz.fr)
(source: hertz.fr)

Lorsque Hertz a fait appel en 2016 à l’entreprise de conseil et de technologies Accenture pour la refonte complète de sa présence en ligne, la société américaine était loin de se douter du désastre qui l’attendait. Alors que la mise en ligne de son site Internet était prévue pour décembre 2017, les retards se sont accumulés, reportant la livraison à avril 2018.

Au fil des mois, Hertz a réalisé que son prestataire était incapable de mener le projet à bien, comme l'explique la société dans sa plainte. A chaque remarque sur le manque d’une fonctionnalité ou de son incapacité à fonctionner, Accenture demandait en retour plusieurs centaines de milliers de dollars comme frais supplémentaires. Excédé, Hertz à porté plainte en avril 2019, exigeant à minima le remboursement des dépenses déjà consenties, soit 32 millions de dollars (32,65 millions de francs).

Un développement jonché d'erreurs

Les accusations portent sur plusieurs points. Il est entre autres reproché à Accenture de ne pas avoir intégré complétement le responsive web design, c’est à dire un redimensionnement automatique des pages web en fonction de la taille de l’écran du visiteur. Une pratique pourtant courante depuis plusieurs années et qui figurait sur le contrat initial.

Un autre reproche concerne l’architecture du projet. Hertz a spécifié vouloir un noyau commun pour sa bibliothèque logicielle afin de pouvoir l’étendre à l’ensemble de ses sites Web. A l’arrivée, cette exigence a été ignorée. Le code étant spécifique à la division d’Amérique du Nord de Hertz, il n’était pas possible de l’utiliser à un niveau mondial.

De plus, Hertz a réalisé que le code de sa plateforme d’achats online B2C comportait de sérieuses failles de sécurité et des problèmes de performance. Des défauts si importants que ce projet a dû être abandonné.

C’est désormais à la justice américaine de trancher dans ce litige et de décider si oui ou non Accenture est tenu de rembourser la somme qui lui avait été avancée par Hertz. Interrogé sur le sujet par le site britannique The Register, un porte-parole d’Accenture a refusé tout commentaire.

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