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Le bras de fer se durcit entre Apple et le FBI

Le patron d’Apple est intervenu à la télévision américaine et a décidé de faire appel contre la demande du FBI de débloquer un iPhone. De son côté, le FBI admet vouloir créer un précédent. Les deux parties seront entendues au Congrès.

Tim Cook a exposé ses arguments sur la chaîne américaine ABC. (Quelle: ABC News)
Tim Cook a exposé ses arguments sur la chaîne américaine ABC. (Quelle: ABC News)

Le bras de fer entre Apple et le FBI a gagné en vigueur. Un jour avant l’ultimatum, le fabricant californien a décidé de faire appel contre la demande d’un juge américain de fournir une mise à jour d’iOS qui permette de «passer en force» le mot de passe de l’iPhone d’un terroriste saisi par le FBI.

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Une demande illégale selon Apple

Dans sa requête d’annulation, Apple explique notamment sa crainte que le gouvernement n’exploite l’outil demandé quand bon lui semble: «Il ne s’agit pas d’une affaire concernant un iPhone isolé. Il s’agit d’une affaire dans laquelle le Département de la justice et le FBI cherchent à obtenir via la cour un pouvoir que le Congrès et les citoyens américains leur ont refusé». Et d’ajouter «Le gouvernement dit «juste cette fois », «juste ce téléphone ». Mais le gouvernement sait que ces affirmations ne sont pas vraies». La firme à la pomme estime par ailleurs que la demande est illégale, parce qu’elle applique de manière abusive une loi jugée obsolète (le All Writs Act qui date de 1911) et parce qu’elle ne respecte pas le premier et le cinquième amendements: liberté d’expression et sécurité juridique.

Chose rare, Tim Cook est également intervenu personnellement sur la chaîne ABC pour expliquer les conséquences qu’aurait la création d’un GovtOS. Le patron d’Apple n’a pas mâché ses mots, qualifiant l’outil demandé d’ «équivalent logiciel à un cancer». Il a rappelé les dangers que la requête du FBI fait peser sur la sécurité des utilisateurs et s’est déclaré prêt à se battre si nécessaire jusqu’à la Cour suprême. Plusieurs sociétés américaines, dont Microsoft, Facebook et Google, ont réitéré leur soutien à Apple et indiqué qu’elles envisageaient des actions similaires devant la justice.

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Parallèlement, Apple aurait, selon le New York Times, initié des développements destinés à renforcer encore la sécurité de ses appareils, afin de se prémunir davantage contre de futures demandes d’assistance du FBI pour forcer des iPhones.

Auditions au Congrès

De son côté, le directeur du FBI James Comey, qui s’était dans un premier temps défendu de vouloir créer un précédent, a finalement concédé qu’il espérait que la décision de la justice en faveur du FBI «guide comment d’autres cours traiteront des demandes similaires».

Au final, l’escalade des arguments des deux parties pourrait connaître une issue non pas judiciaire mais politique. Tant Apple que le FBI ont exprimé leur souhait que la question soit débattue au Congrès. « Il s’agit fondamentalement de savoir quel pays nous voulons être et comment nous voulons nous gouverner», a ainsi déclaré James Comey. Conformément à leur demande, les deux parties seront entendues mardi au Congrès à Washington.

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