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Quand les nouvelles technologies investissent les poignets

| Mise à jour
par Corine Fiechter

A l’heure où les spéculations sur les smartwatches vont bon train, la société suisse Limmex commercialise déjà une montre d’appel d’urgence. Elle a remporté le M2M Challenge (communication machine-to-machine) face à plus de 200 sociétés venues de 44 pays lors du dernier Mobile World Congress à Barcelone.

La montre d’appel d’urgence Limmex existe en 15 modèles. (Quelle: Limmex)
La montre d’appel d’urgence Limmex existe en 15 modèles. (Quelle: Limmex)

Développée avec le Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CSEM), la montre d’appel d’urgence de la société suisse Limmex se présente comme une montre classique. A la différence près qu’elle permet d’établir une communication téléphonique pour appeler de l’aide en cas d’urgence, grâce à un haut-parleur et un micro intégrés. Sur simple pression d’un bouton, la montre compose les numéros personnels préenregistrés de proches, d’amis ou d’une centrale d’appel d’urgence. La montre fonctionne sur tout le territoire suisse, et deux types d’abonnement Swisscom sont proposés. Avec le premier, jusqu’à dix numéros sont composés les uns après les autres jusqu’à ce qu’une communication soit établie, tandis qu’avec le second modèle, trois personnes sont appelées successivement, puis l’appel est transféré automatiquement vers une centrale d’appel d’urgence au cas où personne ne répond. 

Commercialisée depuis un peu plus d’un an, la montre d’appel d’urgence Limmex s’adresse notamment aux personnes malades ou âgées, à celles travaillant seules ou dans un environnement à risque, ainsi qu’aux sportifs et aux enfants. Pour l’heure, la montre séduit particulièrement dans le domaine du telecare, puisqu’elle permet aux personnes malades (diabète, maladies cardiaques, etc.) ou âgées de bénéficier d’une plus grande autonomie. Pour le seul domaine des chutes, le potentiel semble important, puisque 500 000 personnes âgées en sont victimes chaque année en Suisse. Ce d’autant que la montre est particulièrement simple à utiliser et ne requiert aucune installation particulière. 

Basée à Zurich avec production dans le canton de Soleure, la société Limmex a d’ores et déjà conclu des partenariats avec d’importantes organisations et entreprises, telles que la chaîne suisse de montres et bijoux Christ, Deutsche Telekom, la Croix-Rouge allemande, la Croix-Rouge suisse, Swisscom et le groupe de cliniques Hirslanden. D’autres partenariats – en Allemagne, en France, en Suisse et dans d’autres pays – sont en cours de discussion.

A quand les montres connectées?

S’il est un sujet qui alimente rumeurs et spéculations, c’est bien celui de la montre connectée. L’idée n’est pas nouvelle, puisque Microsoft avait lancé un prototype en 2003. Selon le Wall Street Journal, la firme aurait ressorti le projet de ses tiroirs et acheté des composants auprès de sous-traitants asiatiques, dont un écran tactile 1.5 pouces. Les recherches sur le design iraient bon train, même si la firme de Redmond n’a pas confirmé – ni démenti. 

Selon le Financial Times cette fois, la division Android de Google développerait actuellement une smartwatch, qui disposerait de fonctions de localisation, l’utilisation d’une combinaison du GPS et d’une caméra montrant à l’utilisateur des informations sur son environnement. Concrètement, l’outil inclurait un processeur, un émetteur sans fil et une caméra pouvant être utilisée avec un écran rabattable pour afficher des informations en réalité augmentée. Là encore, pas de confirmation de Google, même si la firme a déjà déposé un brevet pour une montre connectée.

Autre projet de smartwatch non confirmé: celui d’Apple. Selon le New York Times et Bloomberg, une centaine d’ingénieurs travailleraient sur l’iWatch qui pourrait être commercialisée dans un futur proche. Cette smartwatch disposerait de certaines fonctions de l’iPhone et de l’iPad, ainsi que des fonctionnalités de paiements mobiles et de podomètre. Reste néanmoins à savoir si cette iWatch serait un complément à l’iPhone ou constituerait un produit à part entière avec des fonctions qui lui sont propres.

Parmi les géants de l’informatique, seul le Coréen Samsung a officiellement confirmé travailler sur une montre connectée. Si les fonctionnalités demeurent cependant peu claires, elles pourraient intégrer un lecteur de musique, des cartes et un client de messagerie fonctionnant sur une version personnalisée d’Android.

Quelle autonomie?

Différentes montres connectées sont déjà commercialisées, à l’instar de la Pebble qui se connecte aux iPhones et smartphones pour avertir par une vibration l’utilisateur de tout appel, e-mail ou message entrant. L’arrivée de poids lourds devrait néanmoins doper ce marché. Reste que différentes inconnues demeurent. D’un point de vue technique, l’une des grosses difficultés réside dans l’autonomie d’une smartwatch. Ainsi, la montre Limmex dispose-t-elle par exemple de deux piles, l’une pour la montre, l’autre pour le module d’appel d’urgence. Pour autant qu’aucun appel d’urgence ne soit passé, la montre bénéficie d’une autonomie de trois à six mois, ce qui est très peu par rapport à une montre à quartz classique. Ce d’autant que l’entreprise recommande de changer la pile après avoir passé un appel d’urgence. D’un point de vue esthétique, les futures montres connectées devront disposer d’un écran suffisamment large pour être lisible, tout en restant portables au poignet. Last but not least, l’utilité d’une montre connectée reste à prouver. Ainsi, Nick Hayek, patron de Swatch Group, s’est-il ouvertement interrogé sur l’utilité de porter au poignet ce dont on dispose déjà dans son téléphone mobile lors de la présentation des résultats 2012 du groupe. Et de doucher dans la foulée les espoirs de ceux qui voyaient déjà le groupe biennois lancer la future iWatch en collaboration avec Apple.

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