Global Marketing Trends 2023

Le métavers n’intéresse pas vraiment les marketers suisses

Selon une enquête de Deloitte, les responsables marketing suisses goûtent moins au métavers que leurs collègues d’autres pays. Ils s’y intéressent surtout pour les NFT et comme vitrine pour leurs produits existants. Plus généralement, la durabilité est davantage à l’agenda des marketers suisses que les technologies.

(Source: Getty/Unsplash+)
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Deloitte ne mâche pas ses mots: «Les départements marketing des entreprises suisses ne sont pas encore arrivés dans le monde de demain». Le cabinet de conseil fait ce constat à partir des résultats de son étude Global Marketing Trends 2023 qui a sondé 1’000 responsables marketing dont une centaine en Suisse.

Selon cette enquête, les CMO suisses sont en retard par rapport à leurs collègues étrangers quant à leurs projets d’entrer dans le métavers. Seul 7% y sont déjà actifs et la moitié ne pas compte pas s’essayer aux mondes virtuels immersifs avant une année. «En ce qui concerne les technologies émergentes - par exemple, le Web 3.0 et le métavers - nous avons tendance à surestimer ce qui est cool, ce qui a l'air nouveau et ce qui concerne la technologie, et à sous-estimer l'importance de la commodité. Si l'on peut s'enthousiasmer pour l'apparence et la supériorité technologique d'un produit, le succès de son adoption dépendra en fin de compte du fait qu'il soit plus rapide et qu'il rende la vie plus pratique pour les gens», commente Roman Reichelt, Global Chief Marketing Officer au Credit Suisse, cité dans l’étude.

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Les marketers suisses voient surtout le métavers comme une vitrine pour leurs produits et services, et s’intéressent au développement d’actifs numériques (NFT). Il sont en revanche moins intéresser à participer, à sponsoriser ou à organiser eux-mêmes des événements virtuels.

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Pour plus de la moitié des responsables marketing suisses, la complexité technique est un frein aux projets d’exploiter le métavers. Un tiers des sondés doute de l’importance du métavers sur le long terme. «Le métavers est actuellement hors de portée pour nous. De manière pragmatique, nous devons nous concentrer sur les priorités qui profitent à l'organisation et à nos clients. Les ressources sont également un défi pour nous, nous devons donc fonctionner de manière à ce que nos collaborateurs se concentrent sur les domaines qui apportent la meilleure valeur ajoutée à l'entreprise», explique Gregor Eicher, responsable du marketing et des ventes chez Bank Cler AG, également cité dans l’étude.

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La durabilité avant la tech

Au-delà du métavers, l’étude de Deloitte montre que les marketers suisses misent moins sur les technologies que leurs collègues d’autres pays, notamment en matière de nouvelles plateformes ou de systèmes de personnalisation. «Bien que nous ayons déjà une présence numérique, nous ne voulons pas numériser pour numériser. Il faut que cela ait un sens pour la marque et nos clients. Écouter nos clients et leurs préférences est de la plus haute importance pour nous et joue un rôle important dans les décisions que nous prenons», explique ainsi Olivia Crouan, Chief Brand Officer chez Audemars Piguet, citée dans l’étude.

Les responsables marketing suisses sont en revanche aux avants-postes en matière de durabilité. Le domaine est prioritaire pour 31% d’entre eux contre 21% dans les autres pays. Au niveau du marketing, la durabilité se manifeste en particulier dans les pratiques internes, les engagements à long terme, et la promotion de produits et services plus durables. Les marketers suisses sont en revanche moins enclins à réaligner les valeurs clés de la marque pour qu’elles soient plus proches de la durabilité.

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