Transformation

Les banques suisses se numérisent mais innovent peu

En matière de numérisation, les banques suisses privilégient la transformation des processus existants, indique une enquête de la Banque nationale suisse (BNS). L'intelligence artificielle, le cloud, et la blockchain suscitent peu l’intérêt des banques.

(Source: Pictures news / Fotolia.com)
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Les banques suisses ne comptent pas rester les bras croisés face à l’impact de la numérisation et de la fintech sur leurs activités. Sur un marché de plus en plus concurrentiel et qui voit apparaître de nouveau acteurs (firmes tech, néo-banques), les banques affûtent leur stratégie de numérisation, selon une récente enquête de la Banque nationale suisse (BNS).

Davantage d’investissements dans les domaines d’activité existants

A l’image de Credit Suisse qui compte investir plusieurs centaines de millions de francs dans le numérique, les banques suisses veulent accélérer la numérisation et la transformation de leur modèle d’affaires aussi bien pour réduire les coûts que pour rester attractives. Dans cette optique, la plupart des 34 établissements qui ont participé à l’enquête ont commencé à numériser des processus existants (trafic des paiements, les prêts hypothécaires, processus internes). Un peu plus de la moitié s’engage en parallèle dans le développement de nouvelles offres calquées sur les produits et prestations des nouveaux acteurs du marché (application de paiement, plateformes de financement ou de prêt participatif, robot-conseil). Les banques investissent toutefois sensiblement plus dans les domaines d’activité existants que dans la création d’offres inédites. Pour soutenir leur stratégie de numérisation, les banques misent surtout sur certaines technologies innovantes: biométrie, robotique et automatisation, big data. L'intelligence artificielle, le cloud, et la blockchain suscitent en revanche moins d'intérêt.

Les grandes banques misent sur leurs propres innovations

La stratégie de numérisation varie en fonction de la taille des établissement. Ainsi, les banques de taille moyenne à grande misent avant tout sur leurs propres innovations et solutions. Elles cherchent aussi des collaborations avec des fintechs. De leur côté, les petites banques comptent moins sur leurs propres innovations et privilégient l’outsourcing et les coopérations avec divers acteurs du marché. Les banques de taille moyenne à grande sont les plus ambitieuses en matière de numérisation des prêts hypothécaires aux ménages, un domaine qu’elles entendent numériser presque complètement. Une ambition que ne partagent pas les petites banques. En revanche, concernant les dépôts et le trafic des paiements, les banques de toutes tailles veulent numériser ces processus de bout en bout. La numérisation de ces différents processus a déjà cours, en particulier au sein des banques moyennes et grandes.

Les objectifs de numérisation sont loin d’être atteints

Dans l’ensemble, l’étude montre toutefois que le degré de numérisation actuel est encore éloigné des objectifs visés. «La collaboration entre banques et avec les entreprises fintech pourrait être ici un moyen pour obtenir la masse critique nécessaire aux investissements en matière d’innovation numérique», analyse la BNS. Sans quoi les banques pourrait subir l’évolution du marché et le changement progressif des préférences des clients, la BNS estimant probable de voir les nouveaux acteurs pénétrer davantage le marché suisse et modifier le fonctionnement de l’intermédiation financière, jusqu’ici dominée par les banques.

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