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Les services juridiques sont attentistes face à la transformation de leur métier

Selon une enquête d’EY, les juristes d’entreprise suisses sont peu attentifs à l’arrivée et au potentiel de technologies numériques, comme la blockchain et l’intelligence artificielle, qui ont pourtant un impact croissant sur leur métier.

Photo: Ruthson Zimmerman sur Unsplash
Photo: Ruthson Zimmerman sur Unsplash

Les services juridiques assistent plus qu’ils n’agissent face à une transformation numérique qui ne les épargnera pas. C’est en résumé, ce qui ressort de l’enquête effectuée par EY auprès de 102 juristes d’entreprises suisses de toutes tailles.

Adoption lancinante

La moitié des sondés s’attend ainsi à ce que la digitalisation n’ait qu’un impact mineur sur sa manière de travailler, tandis que, pour 20% des juristes, elle n’aura même aucun impact. Selon EY, les responsables sous-estiment l’apport du numérique, si l’on considère que beaucoup de cabinets juridiques et de conseil emploient déjà une grande variété d’outils numériques, notamment dans le domaine de l’automatisation de documents (analyse intelligente, génération automatisée, etc.).

Un changement de mentalités est nécessaire pour que les services juridiques réussissent à prendre le virage numérique.

Seul un quart des juristes d’entreprises utilise aujourd’hui des solutions numériques et près de 40% d’entre eux ne s’y intéresse pas du tout. Pas plus qu’ils ne s’intéressent aux services numériques proposés par des fournisseurs juridiques externes, alors même que ces outils deviennent cruciaux pour rester compétitifs en termes de prix et de niveau de service. «Un changement de mentalités est nécessaire pour que les services juridiques réussissent à prendre le virage numérique. S’ils y parviennent, ces services, qui disposent souvent de ressources restreintes, pourront, à notre avis, en tirer profit», estime Oliver Blum, Managing Partner Legal Services chez EY.

Intelligence artificielle et blockchain

Les juristes d’entreprise sont toutefois conscients de l’impact de certaines technologies sur leur métier. 43% estiment ainsi qu’il est vraisemblable que le travail humain dans les services juridiques soit remplacé par des solutions logicielles ces prochaines années. Pour une majorité d’entre eux, l’emploi de bots et d’intelligence artificielle n’a cependant pour l’heure aucun impact sur ses conditions de travail. Selon EY, dans un futur proche, la place du travail verra des solutions d’intelligence artificielle travailler aux côtés des humains, ce qui posera de nouveaux défis fondamentaux, en particulier pour les avocats spécialisés dans le droit du travail.

Autre technologie au fort potentiel dans le domaine légal et règlementaire, la blockchain n’est pas non plus jugée importante par une large majorité des juristes. Un tiers estime néanmoins que cette technologie va gagner en importance ces cinq prochaines années.

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