Agents secrets
Quels enjeux lorsque les dispositifs intelligents ne se contentent plus de répondre à nos demandes, mais passent à l'action?
A n’en pas douter, les prochaines innovations en matière d’IA générative concerneront les agents autonomes. Au lieu de se borner à générer des contenus de toutes sortes, les outils IA passeront à l’action et prendront l’initiative, se connecteront à d’autres services numériques, enverront des messages, feront des réservations, publieront des posts pour notre compte. Plus besoin de se fatiguer le doigt sur un écran tactile...
L’opportunité est grande pour les entreprises, qui pourront travailler à ce que les agents autonomes sollicitent leurs services plutôt que ceux de leurs concurrents pour répondre aux demandes des utilisateurs. L’Agent Optimization remplaçant en quelque sorte la Search Engine Optimization.
Bien sûr les défis sont nombreux. Côté technique, il faudra développer des outils capables d’orchestrer tous ces agents. Mais aussi parvenir à anticiper les souhaits des utilisateurs. Le système perdrait en effet de son attractivité s’il fallait passer des heures à configurer ses préférences ou à valider les décisions prises par l’IA.
Le défi est aussi légal. Dans la revue de l’Université de Fribourg, le professeur Pascal Pichonnaz s’interroge sur le consentement requis de l’utilisateur, lorsque son réfrigérateur intelligent passe une commande en ligne et déclenche le paiement. Notamment lorsque l’appareil bienveillant décide de remplacer le beurre par du beurre allégé sur la liste de courses.
Et puis le défi est humain, car il s’agira de faire confiance à ces agents au fonctionnement et aux orientations bien secrets, décidant et agissant pour nous dans leur coin. C’est peut-être le prix à payer pour une quête de confort devenue synonyme de progrès et le principal moteur des institutions et de l’économie.
> Notre dossier sur la façon dont ou pourrait interagir et-co-agir avec l'IA
